Cette liste a été confectionnée sans mettre au préalable les mesures de mise en œuvre pour faire face à d'éventuels problèmes sur le terrain, tels que les ruptures de stocks. La liste des médicaments interdits à l'importation établie depuis 2008 et comportant 444 Dénominations communes internationales (DCI) vient d'être publiée dans le Journal officiel. Cette liste ne concerne que 251 produits, toutes classes thérapeutiques confondues, dont plusieurs sont aujourd'hui en rupture répétitive. Ainsi, 59 nouveaux produits ont été introduits dans cette nouvelle liste. L'arrêté du 30 novembre 2008 relatif à l'interdiction d'importation des produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux destinés à la médecine humaine fabriqués en Algérie vient d'être modifié par un arrêté du 8 mai 2011 publié le 22 juin dernier dans le Journal officiel. La liste a été donc révisée et actualisée selon les dispositions du premier arrêté qui stipule, dans son article 4 : «En tant que besoin, en fonction des impératifs du marché, des capacités de production nationale et de la satisfaction des besoins nationaux en la matière» sans aucune disposition nouvelle décriée par le ministère de la Santé. Cette liste tant attendue par les opérateurs de la pharmacie depuis le début de l'année en cours a été confectionnée sans mettre au préalable les mesures de mise en œuvre pour faire face à d'éventuels problèmes sur le terrain, tels que les ruptures, le désengagement des fabricants sachant que de telles situations ont perturbé sérieusement, ces deux dernières années, le marché algérien du médicament. A noter que la liste en question a été expurgée de plusieurs produits depuis l'arrivée de l'actuel ministre de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès. Sur les 358 médicaments interdits à l'importation en 2008, 160 ont bénéficié de la levée de l'interdiction pour atteindre aujourd'hui seulement 251 médicaments. D'ailleurs, le ministre avait même déclaré, lors d'une rencontre avec les producteurs nationaux, en début d'année, que l'interdiction à l'importation sera définie selon les besoins et la situation du marché en expliquant qu'un médicament est interdit à l'importation lorsqu'il est fabriqué par au moins trois producteurs nationaux et couvre entièrement les besoins du pays. L'importation est autorisée des tiers manquants lorsque la production nationale couvre le tiers ou les deux tiers des besoins. «Une décision prise en étroite collaboration avec le Premier ministre et sous la totale confiance du président de la République», avait-il déclaré. Des mesures qui ne semblent pas être appliquées puisqu'aucune précision n'a été soulignée dans l'arrêté publié dans le Journal officiel. Comme il n'est aucunement signalé l'installation d'une structure de veille pour l'évaluation et la surveillance des changements qui peuvent survenir. D'ailleurs, de nombreux fabricants se demandent sur quelles bases ces médicaments ne sont plus autorisés à l'importation. Ils regrettent que la disposition des deux tiers/un tiers ne soient pas appliqués. Comme ils s'inquiètent de la détérioration du marché du médicament, très fragilisé par des ruptures répétitives. Par contre, la liste des dispositifs médicaux interdits à l'importation est très réduite ; elle reste pratiquement inchangée par rapport à celle de 2008. Il s'agit du bicarbonate de sodium pour dialyse, actuellement en rupture dans certaines structures sanitaires, du dialyseur capillaire, de la ligne de dialyse, des seringues 5 cc, des sets de perfusion et de transfusion, des cartouches et dispositifs médicaux en tissu non tissé, des champs opératoires, des accessoires de protection, des trousses chirurgicales, des compresses et bandes de gaze hydrophile.