Le ministre de l'Habitat, lors de sa visite de travail effectuée lundi dernier dans la wilaya de Tipaza, n'a pas cessé de marteler à chacune de ses haltes, que les attitudes populistes mènent vers la catastrophe, au détriment de la réalisation du programme de logements. « Avec ce comportement, nos quartiers, nos villes vont tomber en ruine. Alors, ça suffit de la clochardisation des logements en milieu rural et urbain », dit-t-il. La wilaya de Tipaza compte 8006 logements, tous segments confondus, en programme en cours (PEC), et avait bénéficié dans le cadre du programme quinquennal (PQ) d'un quota de 9500 logements. Il a recommandé aux responsables de la wilaya de faire encore des efforts, afin de se rattraper dans le PEC et de lancer les projets inscrits dans le PQ. Les chiffres annoncés lors de la séance de travail et le constat fait sur certains sites ont amené le membre du gouvernement à exiger une plus grande fermenté. Ses remarques se sont articulées en premier lieu autour de la qualité et une excellente finition de tous les logements qui doivent répondre aux normes, ensuite sur l'achèvement de tous les travaux des VRD, et enfin sur la cadence des réalisations dans tous les chantiers en faisant une grande pression sur tous les opérateurs pour ne pas rater les échéances, par conséquent respecter les engagements de l'Etat envers les populations. Le problème financier ne se pose plus pour le secteur de l'habitat. « Il faut arriver à huiler les mécanismes inhérents aux programmes de l'habitat », a-t-il précisé. Les autorités de la wilaya de Tipaza ont créé depuis la fin de l'année 2004 le Comité d'aménagement, d'urbanisme et d'architecture (CAUA) pour assainir tous les dossiers de logements et des équipements publics, avant de reprendre les travaux des chantiers à l'arrêt et de lancer les nouveaux projets. Même les instruments d'urbanisme ont fait l'objet d'études pour épargner aux communes toutes les entraves. Dans la wilaya de Tipaza, certains responsables locaux se sont précipités pour attribuer des logements aux citoyens d'une part et d'autre entamer des programmes de logements, pour se justifier. Devant des constructions médiocres, M. Hamimid, irrité, a affirmé : « J'ai le courage de faire part de mes opinions, je préfère livrer la moitié du programme que de livrer tout le programme avec des logements mal fichus et sans aménagement urbain », conclut-il. Devant certains sites, le ministre de l'Habitat a affiché sa déception, d'autant plus que certains logements avaient fait l'objet de sa précédente visite. Les aides de l'Etat pour l'acquisition du logement ne sont qu'une faveur, par conséquent le citoyen est dans l'obligation de participer au montage financier, et a rappelé que les banques accordent des crédits. Les citoyens démunis sollicitent le logement social. La réalisation d'un logement rural pour le ministre est une affaire 7 à10 mois. « 500 000 DA accordés par l'Etat représentent les 2/3 du coût du logement rural, donc je vous demande d'écarter des listes les personnes qui refusent de participer financièrement, afin d'avancer dans le programme. Il n' y a plus de temps à perdre », martèle-t-il. Les entraves bureaucratiques et les lenteurs dans la prise en charge des dossiers se sont accumulées durant des années, entraînant par conséquent des retards dans la réalisation des logements. Le ministre de l'Habitat a ordonné aux éléments de la direction de l'urbanisme et de la construction d'être plus actifs sur le terrain, pour un contrôle et un suivi de tous les projets des logements, et leur a rappelé que toute construction érigée sans permis de construire doit êtresystématiquementdémolie.Compte tenu de l'état peu reluisant du secteur de l'urbanisme dans la wilaya de Tipaza, et le manque de conviction des représentants de l'Etat à l'échelle des daïras et des communes, M. Hamimid s'est engagé à revenir dans 6 mois pour vérifier le degré d'avancement de son programme de construction des logements.