Le département de la culture envisage la révision à la hausse du tarif d'accès au musée pour le porter de 20 à 50 DA, car le budget public reste insuffisant, selon le premier responsable de l'Ogbec (Office de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés) qui affirme dans la lancée qu'«il n'y a aucun musée au monde où le ticket de la visite coûte moins de 10 euros». Une certitude révélée avec force et aisance par le conférencier devant un parterre de journalistes, à l'occasion de la parution de quelques CD rom interactifs, faisant la promotion de quelques sites et monuments historiques. Sans chercher des poux dans la tête, cette affirmation demeure quelque peu inexacte. Il est vrai que nombre de musées importants en Europe affichent des tarifs à 10 euros, voire plus, mais une foultitude d'institutions muséales sont gratuites d'accès, sinon le prix de la visite oscille entre 3 et 6 euros, avec réduction pour tous les groupes sociaux (Rmistes, enfants, professeurs, handicapés, tranche d'âges 18-25 ans et plus de 65 ans…). Un tour sur la Toile permet à l'internaute d'être édifié sur les nombreux musées gratuits et qui restent ouverts tout au long de l'année sauf à Noël et le 1er janvier : en Angleterre, l'accès à la National Gallery, au British Museum et l'Ashmolean Museum d'Oxford est libre. En Ecosse, la National Gallery d'Edimbourg est gratuite ; aux Etats-Unis, le Cleveland Museum of Art et la National Gallery de Washington sont gratuits au même titre que dans les établissements de conservation des collections d'objet d'art (Paris, Bordeaux, Bourges, Caen, Dijon, Nice, …). Enumérer toute la liste des musées dont l'accès est gratuit serait fastidieux, mais largement probant. Reste à savoir si, à la faveur de cette potentielle augmentation, nos musées seraient plus attractifs pour renflouer les caisses de leur trésorerie. Déjà que la fréquentation du public se veut timide et nombre de nos institutions muséales et fonds archéologiques n'offrent pas de services susceptibles de les rendre fréquentables (guides, dispositif de médiation, animations adaptées, boutiques, cafét', ouvrages…). Dans le site de Tipasa, le visiteur est livré à lui-même devant la charge de l'histoire où la signalétique est parfois, à peine visible. Quant au Musée de la miniature, de l'enluminure et de la calligraphie — pour ne citer que celui-là —, la cinquantaine de tableaux, qui tournent en boucle, nous renseigne sur sa monotonie. Histoire de mettre la puce à l'oreille de nos responsables, pourquoi ne pas installer des métiers d'art en permanence dans ces espaces ? Une manière de capter l'attention du visiteur et de mettre en lumière et le patrimoine matériel et celui immatériel.