Chargé de la protection, de la sauvegarde et de la mise en valeur du patrimoine culturels à l'échelle nationale, l'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (Ogebc), entend déployer ses gros moyens promotionnels, technologiques notamment, pour réinvestir la scène. Dans une conférence de presse tenue mercredi dernier, au Palais des Raïs (Bastion 23) à Alger, le directeur général de l'OGEBC, Abdelouahab Zekkagh a présenté des livres électroniques, sous forme de CD-Rom interactifs, mettant en valeur quatre parmi les plus importants monuments archéologiques du patrimoine culturel matériel : les célèbres site et musée romain de Tipaza, le Palais ottoman Dar Aziza (Basse Casbah) et le Fort turc de Tamentfoust (El Marsa). «Nous visons à travers cette action, en plus de la valorisation des sites en question, mais aussi et surtout de drainer davantage de visiteurs et de touristes étrangers», explique-t-il, doctement. L'Office compte également sur la collaboration du ministère des Affaires étrangères pour diffuser des produits à travers l'ensemble des ambassades algériennes. D'autres département sont aussi concernés, chacun dans le cadre de ses orientations : le ministère du Tourisme, de l'Education nationale, la Défense nationale et l'Enseignement supérieur. Véritable bijoux technologique, les CD, produit par une boîte de communication cent pour cent algérienne (Arabesque), sont bien plus qu'un livre virtuel, puisqu'ils offrent un panel de photos et de vidéos de très haute qualité. Les textes historiques validés par un comité d'éminents archéologues, se propose en trois langues, arabe, français et anglais. L'autre nouveauté, celle des visites guidées au détail près, à l'intérieur des musées en question. La précision est telle qu'on se croirait, un instant, à l'enceinte de la bâtisse. Les prix proposés par l'OGEBC sont largement avantageux puisqu'ils varieront entre 600 et 1.200 DA pour le CD de Tipasa. «Le site archéologique de Tipasa à qui nous avons consacré deux CD, est l'un des plus importants en terme de fréquentation notamment. On estime le nombre des visiteurs à un million/an. C'est aussi un site classé patrimoine mondial par l'Unesco», fait savoir M. Zekkagh. Le somptueux palais mauresque de Dar Aziza, qui abrite le siège de l'OGEBC, est concerné par l'opération en question, avec le Bordj de Tamentfoust qui compte parmi les 15 forts du système défensif de la ville d'Alger à l'époque ottomane. Pour autant, aussi louable soit-elle, l'opération touchera dans l'avenir, selon M. Zekkagh, l'ensemble des sites et monuments relevant de l'Office. «C'est le début d'une grande opération de promotion que nous entendons mener afin de faire voir au monde la richesse et la variété de notre patrimoine» poursuit-il. La politique promotionnelle de l'OGEBC ne tient pas uniquement en cette action. Le premier responsable de cette institution entend revoir à la hausse le prix d'accès aux sites et aux musées, pour aider à améliorer les services proposés (formations de guides, recrutement du personnel…) le budget public étant insuffisant, explique-t-il. Ainsi, les 20 DA exigés à l'entrée, passeront à 50 DA pour les visiteurs algériens et à 100 DA pour les touristes étrangers. «Il n y a aucun musée dans le monde où le prix de la visite soit en dessous des 10 euros, alors que les nôtres sont proposés à des prix largement inférieurs. Pour visiter l'Alhambra, il vous faudrait débourser 12 euros», poursuit le conférencier. Améliorer les services, c'est aussi mettre le paquet dans la formation du personnel intervenant. Sur ce, M. Zekkagh annonce le lancement à la rentrée d'un programme de formation de guides spécialisés sur le territoire national, avec pour but de recruter cinq personnes de chaque région. De même que les services de l'OGBEC entendent élargir ce projet aux journalistes s'intéressant aux questions du patrimoine. Par ailleurs, nous apprenons de la bouche du premier responsable de l'OGBEC le lancement prochain d'une école du patrimoine qui aura pour mission de former l'ensemble des métiers relatifs à ce domaine. Le secteur de la formation professionnelle n'est pas en reste de l'intérêt de l'OGBEC puisqu'un programme de formation aux métiers du patrimoine y est également prévu. «Je peux vous assurer que nous assistons à une véritable renaissance pour ce qui touche à la protection et la mise en valeur de notre patrimoine. La ministre de la Culture affiche une volonté et une détermination sans faille en confiant ce redéploiement aux jeunes étudiantes algériens. La volonté existe, les moyens aussi» conclut M. Zekkagh.