Contrairement à l'édition expérimentale de 2009 et sa première édition officielle tenue en 2010, qui ont drainé des milliers de personnes, le Festival de musique de Tikjda, version 2011, n'a pas pu attirer les grandes foules. Les 20 000 visiteurs qui s'y sont donné rendez-vous ces deux dernières années n'ont pas voulu revivre l'aventure. En effet, lors de l'ouverture de la manifestation, qui a eu lieu hier à 18h, il y a en tout près de 500 personnes seulement. A noter que parmi les invités de marque ayant assisté à cette ouverture, figurait Son Excellence, l'ambassadrice de l'Autriche en Algérie, Mme Aloisia Wörgetter, qui était là pour une rencontre hommage à Si Mustapha Muller. Pour un festival que l'on veut à tout prix élever au rang d'un grand rendez-vous artistique national, c'est un échec cuisant du fait qu'il n'y ait pas eu grand monde. Cependant, la question que l'on doit se poser est de savoir pourquoi les gens ne viennent pas voir le festival, comme c'était le cas pour ces deux dernières années ? Et pourtant, le programme des festivités semble arranger tout le monde. Comment peut-on s'attendre à un grand nombre de personnes quand on n'a informé personne ! Mais il faut noter également que l'édition de cette année est particulière. En premier lieu, le festival, qui s'étendait sur trois journées, est réduit, cette fois-ci, à seulement deux. Deuxièmement, on remarque l'absence des stars de la chanson algérienne, à l'image de Lounis Aït Menguellet, Les Abranis, Ali Amrane, Raïna Raï, etc. qui étaient présents lors des deux dernières éditions. Or, la direction de la culture de Bouira a décidé de revoir la liste de ses invités et de faire appel aux chanteurs locaux, dont certains sont connus sur la scène artistique nationale, à l'image de Oujrih et Kamel Chennane. La clôture du festival était prévue pour hier, dimanche, à 20h. L'organisation laisse à désirer En revanche, s'il y a une chose qui pourrait participer à l'échec d'une telle manifestation, c'est bien l'absence de l'information. Il faut souligner que la direction de la culture de Bouira, qui devait faire la promotion de la manifestation et la diffuser, a fait beaucoup plus dans l'improvisation et le bricolage. A moins d'une semaine de l'événement, aucun programme n'a été rendu public, ni pour la presse ni pour le grand public. Et pour en savoir plus sur le festival de Tikjda, il a fallu beaucoup insister pour que les services concernés envoient par fax la liste des chanteurs qui allaient y participer. Pour le grand public, l'événement pouvait bien passer inaperçu sans que les gens puissent en profiter. A travers toutes les communes de la wilaya, faut-il souligner, les gens ne savaient pas qu'un festival avait lieu à Tikjda. Les familles qui se trouvaient à l'ouverture du festival, plusieurs d'entre elles disaient ne pas être au courant de la manifestation, mais qu'elles étaient déjà là pendant toute la journée. Les défaillances n'en finissent pas. Après l'absence de communication, vient celle de l'organisation. Au niveau du Centre national des sports et loisirs de Tikjda (CNSLT), où s'est déroulé le festival, c'est la pagaille. Le service d'ordre, pour recevoir et orienter les gens n'a été mis en place que moins d'une demi-heure avant le début de la manifestation. Quant au fait de passer sous silence cet événement, rien ne peut justifier une telle démarche. Sauf que, peut-être, les organisateurs voulaient éviter le scénario de l'édition expérimentale, quand la foule avait envahi la scène et la fête fut annulée à quelques minutes de la clôture. Ont-ils peur de la foule ? S'ils ne veulent pas que les gens viennent en grand nombre à Tikjda, pourquoi organise-t-on un festival ? Drôle de manière de relancer le tourisme dans cette station climatique !