Si l'ouverture de la 1re édition du festival avait attiré une grande foule, notamment les officiels venus nombreux. Le deuxième jour n'a pas suscité un grand engouement comme ce fut lors de l'édition expérimentale qui a vu des milliers de personnes déferler sur la station féerique de Tikjda. Si le public, de son côté, s'est abstenu de se déplacer sur les hauteurs de Tikjda, les artistes, eux de leur côté, se sont fait désirer. À l'heure du début du gala, le chanteur programmé était à plus de 70 km du lieu du spectacle. Pour meubler le vide, les organisateurs ont eu recours à la diffusion des chansons d'El-Hasnaoui Amechtouh qui s'est produit la veille. Un jeune chanteur de la région de M'chedallah, ayant décroché le premier prix à Béjaïa lors de sa participation aux différentes manifestations culturelles dans cette wilaya, s'est présenté pour chanter gratuitement afin d'exhiber son talent, avait essuyé un refus de la part du directeur de la culture qui lui a promis d'être dans la caravane culturelle lors des échanges culturels avec les autres wilayas. Au vu d'une chaleur torride, un changement dans la programmation s'impose. Le groupe Abranis fut appelé sur scène. Karim, entouré de ses fils Belaïd et Youba, entame son récital. Ses chansons immortelles des années 1970 furent fredonnées. Toujours égal à lui-même, il a fait vibrer les quelques spectateurs présents. La piste de danse pouvait contenir tout le monde. Il les a invités à plusieurs reprises à passer sur la piste, car la majorité de ses chansons sont rythmées. Dès son entrée sur scène, le public réclamait la célèbre chanson Lynda, un hommage particulier à la femme kabyle et sa beauté. Durant plus d'une heure, les Abranis ont réussi un coup de maître lors de leur récital. Amliyid (dis-moi) est l'une des chansons sentimentales réussie tant en paroles qu'en musique. Ayavahri (le vent) dont le thème raconte la vie d'un émigré assoiffé des nouvelles de sa famille. Le deuxième chanteur au programme était Nasreddine Hora, dans le style chaoui. Il avait interprété des chansons de son répertoire comme Babour El Ghorba (le bateau de l'émigration) dont le sujet, social, traite de la vie de ceux qui ont été forcés à s'exiler pour assurer la survie de leur famille et les souffrances qu'ils endurent.