C'est dans une ambiance conviviale qu'a été donné, dimanche dernier, au centre culturel Malek Bouguermouh de Bordj Mira (Béjaïa), le coup d'envoi de la 3e édition du Festival du théâtre monologue, organisé par l'association culturelle et sportive locale Tigelzi n'Riff. Pour la journée inaugurale, un virtuose de la guitare, Salah Aït Mansour, a gratifié le public de trois morceaux musicaux. C'est ainsi que Assefru, en hommage à Slimane Azem, une œuvre du guitariste intitulée Les larmes de Bouabdellah et un «achewiq» harmonisés et construits sur le modèle de variations du flamenco ont été servis par le guitariste au public sous des tonnerres d'applaudissements, avant que le comédien Salaheddine Torki, d'une coopérative théâtrale de Constantine, ne monte sur scène pour présenter le premier monologue de la manifestation intitulé Icharat el mourour (Code de la route) et dans lequel il dénonce le chômage endémique et l'état de marginalisation dans lequel se débat le jeune Algérien. Pour le reste de la journée, ce sont trois monologues qui ont été présentés au public de plus en plus nombreux : Achkoun Ana ? (Qui suis-je ?) de B. Damou (Chlef), Ahlam Zaman (Rêves d'antan) de Samia Saâdi (Skikda) et Ellahn El akhir (La dernière musique) de S. Torki (Constantine). Durant ce festival, riche et varié, qui s'étalera jusqu'au 22 juillet, pas moins de 30 comédiens venus des quatre coins d'Algérie — 24 wilayas selon le président de l'association —, se relayeront sur les planches pour présenter des spectacles, chacun dans sa langue d'expression. Quatre monologues égayeront chaque jour le quotidien du public. Aussi et selon les organisateurs, cette 3e édition se distingue des précédentes par l'ouverture d'un atelier de formation en arts dramatiques, qui accueillera une vingtaine de stagiaires qui suivront des cours d'écriture théâtrale et de mise en scène durant toute la période du déroulement de la manifestation. Le volet littéraire ne sera pas en reste, puisqu'un café littéraire sera organisé, et une conférence intitulée «Le théâtre monologue, réalité et perspectives» sera animée par Hassani M'hamed. Par ailleurs, des sorties touristiques sont prévues pour faire découvrir les sites naturels et les vestiges historiques de la région. Selon Laïfa Djouadi, président de l'association Iguelzi n'Riff, «c'est lors du passage de Fellag en 1993 qu'a germé l'idée de ce festival et qui se concrétisera des années plus tard». Pour lui, «le but assigné, en plus de l'animation artistique et la promotion de cet art, est de faire rimer le nom de la région de Bordj Mira avec le Festival du monologue.» Il va sans dire que l'initiative est fort louable, dans la mesure où elle permettra de redonner un souffle à l'activité culturelle en général et à ce genre théâtral en particulier, de plus en plus en déclin.