Les principes de jeûne chez les diabétiques continuent de susciter des débats, comme c'est le cas de la journée organisée à la Chiffa. A l'approche du mois sacré du Ramadhan, mois de piété, de jeûne et de tous les excès alimentaires, le Dr Djaouida Chaban-Sari, médecin installée à La Chiffa (Blida), a organisé, en collaboration avec des médecins de l'EPS Mouzaïa, des imams, des laboratoires pharmaceutiques, de l'APC de La Chiffa et sous le haut patronage de la DSP de Blida, une journée de sensibilisation sur les principes de jeûne chez les diabétiques. Intervenant la première, l'organisatrice de cette importante manifestation, qui s'est déroulée dans la salle de la maison de jeunes de La Chiffa, rappellera que les diabétiques de type 1, insulinodépendants, les femmes enceintes souffrant de cette maladie et les personnes très âgées, entre autres, sont exempts du jeûne. Quant aux diabétiques de type 2, elle leur recommande, du fait des 16 heures de jeûne, de contrôler leur glycémie durant la journée et même le soir. «Ces malades ont tendance à faire des hypo ou des hyperglycémies d'où un suivi rigoureux», dira-t-elle, et de poursuivre : «A 0,6 g/l, ils sont obligés de prendre leur collation au risque d'altérer leur santé.» Nazim Bencheikh, médecin, présent lors de la rencontre, conseille les diabétiques qui feront le jeûne, de faire dès à présent des tentatives avant le Ramadhan pour s'entraîner à mieux gérer le mois de carême. Les deux imams ont mis l'accent sur l'obligation faite aux patients diabétiques de ne pas jeûner lorsque leur santé est en danger. Ils ont argumenté leurs directives par des versets du Coran. En outre, ils ont insisté sur la nécessité du diabétique à se conformer aux conseils de leur médecin traitant, seul habilité à permettre ou non à son patient de jeûner. Le clou de cette rencontre a été l'intervention tant attendue par les présents du diététicien Karim Messous. L'orateur préconisera aux diabétiques de rompre le jeûne avec un verre d'eau au lieu de dattes. Il conseillera aussi de commencer par une salade, de la laitue de préférence, car contenant des fibres qui ralentissent l'absorption du sucre. Une chorba «frik», et non de vermicelle, sans pain avec des boureks cuits au four constitueront le repas type du diabétique jeûneur. «Les boissons gazeuses et les jus de fruits sont formellement interdits», prévient-il, et d'ajouter : «Par contre, un fruit consommé avec modération est toujours bon !». Au s'hour, M. Messous suggère un plat de couscous avec du lait et enfin de l'eau. A noter qu'une centaine de glucomètres seront distribués aux diabétiques munis de la carte nationale et du certificat médical attestant la maladie. Les centres de santé du sous-secteur de la santé de la Chiffa ainsi que la polyclinique de Mouzaïa auront, eux aussi, leur quota.