L'annonce du ministre de l'Agriculture d'un programme d'importation, pour le mois du Ramadhan, de 13 000 tonnes de concentré de tomates a fait des mécontents dans le milieu professionnel de la tomate industrielle, établis en majorité dans la région Est du pays. La corporation s'interroge sur l'opportunité de l'importation d'une importante quantité de concentré de tomates alors que l'Etat vient de faire l'effort d'assister financièrement les professionnels de quelque 4 milliards de dinars entre subventions et restructuration des dettes. «Nous ne comprenons pas l'attitude du ministère de l'Agriculture alors que 13 unités de transformation implantées à Annaba, Skikda, El Tarf et Guelma sont entrées en production cette année. A cela il faut ajouter un stock important de produit fini, hérité de la saison passée, estimé à près de 5000 tonnes de double concentré de tomates», s'interroge le propriétaire de la conserverie industrielle de production de tomate industrielle et membre de l'association professionnelle Actom. Seule Actom peut Sur quelle base s'est appuyé le ministère pour arrêter le chiffre de l'importation de 13 000 tonnes de concentré de tomates ? La question est d'autant plus importante sachant qu'à la veille de chaque campagne, le ministère, à travers ses directions de commerce décentralisées, demande aux conserveurs des statistiques de stock de produit fini et les estimations de production pour la saison en cours. Tous les deux ne plaident pas pour l'importation, affirme-t-on. «S'il y a un organisme qui peut définir les besoins réels du marché en matière de concentré de tomates, c'est bien les professionnels, en l'occurrence l'association Actom. Avec notre stock et la production en cours, nous sommes en mesure de couvrir les besoins des ménages durant tout le mois de Ramadhan en concentré de tomates, tout en couvrant la demande nationale, estimée entre 70 et 80 000 tonnes, d'ici la saison prochaine, voire espérer exporter», explique la même source.