Comment faire de la privatisation en Algérie un mécanisme ou un instrument à même de contribuer à la croissance économique hors hydrocarbures ? » « Quels sont les moyens en mesure d'intéresser les investisseurs étrangers pour la reprise des entreprises privatisables et quels sont actuellement les problèmes qui entravent l'avancement du processus de privatisation ? » Tels ont été, entre autres, les thèmes d'une table ronde organisée hier par le Forum d'El Moudjahid et animée par le PDG de la SNVI, M. Chahboub, le vice-président du Cnes, M. Mekidèche, le président de l'Anexal, M. Yallaoui, le président de l'Unep, M. Benyounes, et le représentant de l'UGTA, M. Belarbi. Tout en affirmant que le choix des privatisations ne peut plus être remis en cause, l'ensemble des intervenants ont indiqué, cependant, que la stratégie en la matière n'est pas claire et son processus semble en panne. « Je me demande si l'Algérie a réellement une philosophie de la privatisation », s'est interrogé M. Yallaoui et d'ajouter que ce processus est resté au niveau de la forme. Le même responsable, qui préfère parler de « désengagement de l'Etat des affaires commerciales » au lieu de privatisation, a estimé que l'Etat doit, aujourd'hui, faire la différence entre les secteurs et les entreprises pour limiter son intervention uniquement à celles qui ne représentent pas une grande charge financière pour le Trésor. Aux yeux du vice-président du Cnes, l'objectif pour lequel les pouvoirs publics ont opté pour la privatisation est celui d'accélérer la libéralisation de l'économie, d'alléger les charges financières de l'Etat et de réhabiliter les entreprises. Toutefois, à voir les résultats négatifs du processus lancé il y a quelques années, les facteurs endogènes et exogènes aux opérations de privatisation montrent qu'il s'agit d'un problème de manque d'attraction et d'incitation à l'investissement, lié au mauvais climat des affaires. M. Mekidèche a évoqué aussi la diversité des entités et autres institutions chargées de la privatisation et l'interférence qui existe entre leurs prérogatives. Pour sa part, le représentant de l'UGTA, également membre du Conseil national de la promotion des PME, a indiqué que l'arsenal juridique, élaboré dans le cadre de la mise en œuvre du processus de privatisation, est aujourd'hui « foulé au pied ». Il ne manquera pas de donner, à cet effet, l'exemple de la Commission nationale de contrôle de la privatisation qui, selon lui, n'a jamais siégé depuis sa création. Tout en précisant que le rôle de l'UGTA est de préserver l'intérêt des entreprises et, partant, celui des travailleurs, le même responsable a appelé à arrêter une stratégie claire dans ce domaine et à définir ce qui est stratégique et ce qui ne l'est pas parmi tous les secteurs économiques. Invité à s'exprimer sur le même thème, le PDG de la SNVI a donné l'exemple du partenariat que son entreprise a engagé avec le fabricant allemand des boîtes de vitesses, ZF, tout en précisant que le secteur dans lequel la SNVI évolue n'est plus considéré comme stratégique, en ce sens que toutes les activités économiques sont devenues actuellement privatisables. Le patron de la SNVI a annoncé par la même occasion que deux repreneurs français, en l'occurrence BTK et Caravelle, sont aujourd'hui intéressés par la reprise des deux carrosseries de Tiaret et de Rouiba et que les négociations vont bon train et devront aboutir courant 2006.