Sans se vouloir la panacée aux innombrables problèmes qui, chaque année, rattrapent éjectés de centaines de potaches et de lycéens injectés des circuits scolaires, le secteur de la formation professionnelle de la wilaya de Mila s'est mis doucement, mais sûrement, au diapason des technologies de formation les plus performantes, du moins celles qui s'adaptent le mieux aux vrais besoins du marché de l'emploi. Son directeur, Hocine Rebah, ne cache pas son ambition d'imprimer un élan tant quantitatif que qualitatif au département qu'il dirige, répondre aux énormes nécessités d'une demande croissante, adapter la nomenclature des filières existantes aux réelles exigences du monde du travail et ouvrir de nouvelles perspectives de formation qui prennent en considération les spécificités et les atouts du terroir (agriculture, hydraulique et bâtiment) sont les principaux enjeux assignés au secteur. Lequel secteur a plutôt le vent en poupe, si l'on considère l'engouement ambiant des candidats pour la formation et la nette évolution des effectifs qui ont atteint à l'occasion de la rentrée de septembre 2005 (prorogée jusqu'à la mi-octobre) 8706 stagiaires (tous modes confondus), dont 453 en cours du soir, 276 et 95 respectivement en formation à distance et en formation continue qualifiante. Le secteur s'est transformé en une réelle dynamique d'intégration des flux de déperdition scolaire. Mais aussi une force d'insertion sociale à l'endroit de la population carcérale qui a placé 58 détenus en formation continue qualifiante. Les horizons prometteurs de croissance et de développement économiques dans toute la région induits par la réalisation du barrage de Beni Haroun et la proximité du port de Djendjen ont, en quelque sorte, remodelé le paysage de la formation professionnelle. Face à l'impératif d'adéquation aux nouvelles techniques de formation eu égard aux mutations économiques de l'heure, l'Institut national spécialisé de la formation professionnelle (INSFP) du chef-lieu a, depuis quelques années, troqué sa vocation d'établissement versé dans les techniques de gestion pour le créneau de l'hydraulique ; un atout indéniable, compte tenu des potentialités hydriques de la région. « La tactique de l'information de proximité, le porte-à-porte et la sensibilisation quant aux opportunités réelles d'insertion offertes aux recalés scolaires ont fait que les effectifs, surtout en matière d'apprentissage, ont triplé », nous expliquera le directeur du CFPA II de Chelghoum Laïd, Samir Mimoun. Et pour cause, le CFPA II occupe, à l'échelle nationale, une position fort enviable au vu des performances réalisées en matière de placement des stagiaires de la filière agricole sur le marché de l'emploi. Il y a lieu de rappeler que cet établissement chapeaute, entre autres, les wilayas de Mila, de Constantine et de Jijel, s'agissant de la prise en charge des tests d'évaluation et de recyclage des postulants aux crédits octroyés au titre du dispositif CNAC. C'est dire que la refonte du système de la formation professionnelle et la mise à niveau, lancée à travers les 12 CFPA et l'INSFP de la wilaya, ont, jusqu'ici, donné des résultats probants. L'inscription officielle du projet de réalisation d'un seconde INSFP à Chelghoum Laïd, conforte le constat que le secteur est bel et bien remis sur les rails.