La Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) s'apprête à mettre de l'ordre dans son dispositif d'approvisionnement en médicaments. Ainsi, la carte du « tiers payant », permettant aux malades chroniques de s'approvisionner en médicaments gratuitement auprès des pharmacies conventionnées avec la caisse, sera remplacée prochainement par le livret du tiers payant. Ce renouvellement sera précédé d'une opération pilote. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, la CNAS a choisi le centre de paiement de Draâ El Mizan pour le lancement de cette nouvelle formule. En l'état actuel des choses, de nombreuses irrégularités ont été constatées au niveau de différentes pharmacies conventionnées avec la CNAS. En fait, des pharmaciens affirment que la carte actuelle sert fréquemment à l'acquisition de médicaments pour des personnes autres que son titulaire. « La semaine dernière, par exemple, avoue un pharmacien de Tizi Ouzou, une vieille s'est présentée avec six ordonnances établies à son nom, mais chez différents médecins », avoue un gérant d'une officine avant de s'interroger : « Comment admettre que cette personne peut suivre en parallèle six traitements différents ? Là, il est clair qu'elle veut acquérir des médicaments gratuitement pour d'autres personnes. » Ces pratiques sont multiples et contraignent souvent les pharmaciens à refuser de servir certains titulaires de cartes « tiers payant ». Dans ce cas, la responsabilité du médecin est de taille en acceptant d'établir une ordonnance au nom d'une personne autre que le malade. Concernant le livret du tiers payant, les pharmaciens accueillent ce changement avec soulagement eu égard aux nouvelles mesures qu'il prévoit. D'une part, le livret permettra désormais de vérifier la véracité de l'ordonnance, car il portera toutes les mentions concernant le malade, sa maladie, son traitement, la durée du traitement et le médecin traitant. D'autre part, avec le livret, il n'y aura plus une obligation de domiciliation, chose qui permettra au malade de s'approvisionner dans toutes les pharmacies relevant du centre de paiement CNAS de sa localité, contrairement à la carte qui contraint le malade à acquérir ses médicaments uniquement dans la pharmacie où son dossier est déposé. Par ailleurs, le directeur de la CNAS de Tizi Ouzou estime que « la couverture sociale au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou est au-dessus de la moyenne nationale ». Pour illustration, il citera, entre autres, les 25 centres de paiement de la caisse implantés à travers les différentes localités et le nombre de 380 000 assurés affiliés à la CNAS, tandis que les dépenses moyennes de la caisse par assuré, pour le mois de novembre dernier, ont atteint 2538 DA. Les pharmacies conventionnées avec la caisse sont au nombre de 161 à travers la wilaya, avec une grande implantation dans les centres urbains, comme Tizi Ouzou-ville, où il y a 32 officines et 19 à Azazga.