Abdallah Djaballah veut relancer sa carrière politique. L'ex-fondateur d'Ennahda et d'El Islah vient de lancer un nouveau parti baptisé Front pour la justice et le développement (FJD). L'annonce officielle de la création de cette nouvelle formation politique d'obédience islamiste a été faite lors d'un «rassemblement constitutif» organisé hier à Alger. Ce nouveau front, estime Abdallah Djaballah dans un discours prononcé à cette occasion, vise à rassembler «le courant islamiste autour d'un projet». A cet effet, il se présente comme un rassembleur et tend la main à tous les militants islamistes, y compris ses adversaires d'Ennahda et d'El Islah. «Je m'adresse à tous les amis et à tous les représentants du courant islamiste, là où ils se trouvent. Je les invite à nous aider à la construction de ce nouveau projet», a-t-il lancé sous un tonnerre d'applaudissements et aux cris d'«Allah Akbar !» (Dieu est grand) de nombreux militants présents dans la salle. Le candidat malheureux à la présidentielle de 2004 lance également des messages à l'adresse des autorités ; il semble vouloir lever toute suspicion qui risque de peser sur sa nouvelle formation politique : «Nous ne constituons pas un danger ni pour des partis, ni pour des personnes et encore moins pour les institutions. C'est une erreur de croire que le courant islamiste est contre la nation et la patrie.» Abdallah Djaballah se démarque également de la démarche de l'ex-FIS : «Nous n'avons pas prôné la violence par le passé et nous n'appellerons pas à son utilisation dans le futur, même si nous sommes lésés. Nous sommes pour la construction d'un Etat algérien, pour tous les Algériens.» Poursuivant, l'orateur a tenté de convaincre davantage les autorités à agréer son nouveau parti : «Nous ne sommes pas prêts à gouverner seuls si nous arrivons à gagner les élections. Car cela serait synonyme d'exclusion. L'Algérie est pour tous et sa construction se fera par tous ses enfants.»