L'ancien président d'El-Islah et d'Ennahda a annoncé, hier, la création du Front de la justice et du développement (FJD). Lors d'un rassemblement populaire, organisé à Zéralda, à la Mutuelle des matériaux de construction, Abdallah Djaballah a clairement laissé entendre que le FJD est la continuité des formations politiques qu'il a dirigées précédemment. “Le Front de la justice et du développement est une des étapes de notre mouvement réformateur”, a-t-il déclaré. M. Djaballah a, en outre, estimé que “les conditions de réussite” d'un tel parti politique existent aujourd'hui, en précisant : “Nous voulons servir notre religion, l'islam, notre pays et notre oumma (nation).” Le président du nouveau-né s'est longuement attardé sur le rôle de “l'opposition”, notant que celle-ci “ne fera que rendre l'état plus fort”. D'après lui, “être dans l'opposition, ce n'est pas s'opposer aux institutions de l'état, mais être contre des pratiques, des politiques et des attitudes”. “L'opposition forte et consciente est nécessaire pour l'indépendance du pays et la souveraineté nationale”, a révélé Abdallah Djaballah, non sans insister sur “la construction de l'état” et le travail de “conscientisation de la nation” et “l'éducation” des citoyens. L'intervenant a, également, soutenu que “la relation entre le peuple et l'état est une relation globale que nous allons prendre du Coran et des expériences humaines”. Sans céder sur “la ligne politique” de son parti et tout en se montrant très critique vis-à-vis des opportunistes qui passent d'une formation politique à une autre, le président du FJD s'est, néanmoins, appuyé sur le discours en vogue, se montrant sensible aux “préoccupations des citoyens” à leurs “droits” et à leurs “libertés individuelles et collectives”. Il a aussi tout fait pour présenter le FJD comme une alternative à “la crise profonde” que vit l'Algérie, mais aussi comme le cadre “rassembleur du courant islamique” (et islamiste ?). Dans ce cadre, M. Djaballah a certifié que sa “main est toujours tendue pour unir les rangs” de ce courant. Il a, également, promis que le FJD ne se retournera pas contre le peuple algérien, parce que “notre religion condamne de telles pratiques”. Il a même tenté d'entretenir la confusion entre la religion musulmane et les actes barbares perpétrés par les groupes islamistes, dans le but d'innocenter “le mouvement islamique des pratiques (terroristes)”. C'est alors qu'il a plaidé pour “le travail islamique”, en faisant remarquer que sa formation n'est pas “un ennemi de la nation”. “Nous ne représentons aucun danger, car nous ne sommes fâchés avec personne, ni avec l'état, ni avec les partis politiques, ni avec les associations”, a-t-il lâché sous des applaudissements et des cris de “Allah ou Akbar” (Dieu est Grand). à la fin, l'intervenant a lu un communiqué confirmant la constitution du Front de la justice et du développement. Cinq appels ont, par ailleurs, été adressés, des appels destinés à renforcer les rangs du FJD, afin de réaliser le projet de “l'authenticité, la modernité et le renouveau”. Plus concrètement, Abdallah Djaballah a appelé ses “compagnons de lutte” depuis 1974, y compris ses opposants, les “enfants du courant islamique” et ceux du courant nationaliste attachés à la notion de “légitimité”, dont la légitimité historique, ainsi qu'à la femme algérienne et à la nation algérienne, de se mobiliser autour du “nouveau projet” porté par le FJD, dans le cadre des “constantes nationales”, notamment “les principes islamiques et la fidélité au 1er novembre 1954”.