La guerre entre frères ennemis du FLN risque de durer encore longtemps. Le discours offensif de Abdelaziz Belkhadem, à l'ouverture des travaux de la session extraordinaire du comité central, samedi à Alger, a provoqué l'ire de ses adversaires du mouvement de redressement du parti. Ces derniers qualifient les déclarations du secrétaire général du FLN d'«insultes envers le peuple algérien» ; ils préparent déjà la riposte à ce qu'ils jugent comme «une nouvelle attaque» lancée contre eux par Belkhadem. Fort de 15 membres du comité central qui ont boycotté la dernière réunion, le mouvement de redressement du FLN qui est soutenu, selon ses animateurs, par 60 000 militants de nombreuses kasmas, compte en finir avec «les agissements dictatoriaux» du responsable de l'exécutif du FLN. Ils menacent même de destituer Abdelaziz Belkhadem avant les élections législatives et locales de 2012. C'est qu'a affirmé, en tout cas, Mohamed Seghir Kara, porte-parole du mouvement. Dans une déclaration à El Watan, il qualifie le discours de Belkhadem de «dangereux». «Nous déplorons ces déclarations», lance-t-il. Pour M. Kara, Abdelaziz Belkhadem a, tout simplement, excellé en «impolitesse puisque les mots qu'il a utilisés ne concordent pas avec l'éthique du parti». Et de poursuivre : «Dire que l'Algérie ne peut exister sans le FLN est une autre déviation dangereuse et une offense envers toutes les formations politiques présentes sur la scène nationale.» Pour mettre fin aux rumeurs, M. Kara a indiqué que «son mouvement ne sous-traite avec aucune personnalité». «Nous ne sommes ni contre Benflis, ni contre Hamrouche, ni contre Belkhadem. Nous sommes seulement contre les dérives idéologiques de l'actuel SG du parti. Il a gangrené le comité central en mettant en place des libéraux, des industriels et des gens qui ne payent pas d'impôts», précise-t-il. Abdelaziz Belkhadem, rappelons-le, avait accusé samedi dernier les redresseurs «d'être devenus l'expression de simples vecteurs de sous-traitants au profit de forces occultes qui finiront par apparaître au grand jour».