Une nouvelle équipe va être constituée pour enquêter sur ce nouveau volet, en parallèle des investigations en cours sur les écoutes que le tabloïd est soupçonné d'avoir pratiquées à grande échelle dans les années 2000, a précisé la police vendredi soir. Les enquêteurs «étudient actuellement un certain nombre d'informations parvenues depuis janvier à la police, faisant état de violation de la vie privée (...) dont du piratage informatique», a indiqué un porte-parole de Scotland Yard. Certains de ces éléments, qui débordent le cadre actuel des investigations sur les écoutes, «vont faire l'objet d'une enquête officielle», a-t-il ajouté, sans fournir plus de précisions. Scotland Yard, mis en cause ces dernières semaines pour ses liens avec News of the World, a été accusé d'avoir enterré l'enquête sur les écoutes en 2006 et d'avoir refusé obstinément de la rouvrir jusqu'au début de cette année. Ces remous se sont traduits par deux démissions spectaculaires mi-juillet, celles de son chef, Sir Paul Stephenson, et du patron de l'antiterrorisme, John Yates. News of the World (NotW), fermé brutalement par ses propriétaires le 10 juillet à cause du scandale, est soupçonné d'avoir écouté jusqu'à 4000 personnes, hommes politiques, membres de la famille royale et autres célébrités. Le scandale a ébranlé les fondements de l'empire du magnat des médias, Rupert Murdoch, dont le News of the World était un des fleurons britanniques. Vendredi, les avocats de Glenn Mulcaire, un détective privé employé par le tabloïd et condamné à plusieurs mois de prison en 2007 pour le piratage des messageries téléphoniques de membres de la famille royale, ont assuré qu'il avait agi «sur instructions», alimentant encore les soupçons à l'encontre de la hiérarchie de NotW. Rebekah Brooks, l'ancienne rédactrice en chef du tabloïd entre 2000 et 2003, et Andy Coulson, son successeur jusqu'en 2007, ont toujours nié avoir autorisé le recours aux écoutes ou en avoir été informés. Par ailleurs, les salariés du tabloïd le New York Post, ont reçu pour instruction de conserver tout document lié à d'éventuelles écoutes téléphoniques. Dans une directive, Col Allan, le rédacteur en chef du New York Post, se fait l'écho d'une demande des avocats du quotidien qui souhaitent que soient «conservés» ces documents. Cette directive s'inscrit «dans le contexte de ce qui s'est passé à Londres à News of the World, et non parce que l'un des destinataires (de la directive, ndlr) a commis une faute ou a fait quelque chose d'illégal», explique-t-il. M. Allan a pris soin de souligner que le New York Post, un tabloïd connu pour ses «Unes» aguicheuses, n'était pour l'heure en rien soupçonné d'avoir mené des écoutes téléphoniques illégales. «Compte tenu de ce qui s'est passé en Grande-Bretagne ces dernières semaines, nous savions qu'en tant que tabloïd appartenant à News Corp, nous serions scrutés à la loupe. Cela n'est donc pas une surprise», écrit encore Col Allan dans cette note publiée par le site internet poynter.com.