Le premier jour du mois de Ramadhan à Souk Ahras a vu une rixe entre deux jeunes dégénérer en bataille rangée, où sabres et gourdins ont été utilisés à titre dissuasif. Nous n'avions pas encore fini de nous enquérir sur la cause, qu'une source nous appelle pour signaler d'autres scènes de violence entre groupes rivaux du milieu dans d'autres endroits. Ces derniers vivent et s'épanouissent grâce au racket sur les commerces informels, les parkings concédés par l'APC, les droits de protection des prostituées et des voleurs à la sauvette, à la drogue, aux agressions commanditées…et d'autres activités exercées au vu et au su de tous durant toute l'année, pour atteindre la démesure en ce mois sacré. Le même jour, un marginal profère des propos blasphématoires et traîte de tous les maux l'Islam devant un groupe impassible de prédicateurs et autres faux dévots. Seuls des fidèles «déclassés» dans la hiérarchie du religieux politique ont osé braver les biceps et l'arme blanche de ce forcené ; ils ont eu raison de sa colère en usant de paroles apaisantes tirées du Coran. Ce sont autant de comportements négatifs qui attentent, en ce mois sacré, aux préceptes d'une religion qui prône la mansuétude, la paix et l'amour. Les tribuns des années de surpolitisation de la religion en faisaient une préoccupation mineure, et la mosquée version 2011 qui se découvre d'autres vocations, se plie à la conjoncture. Il y en a même ceux qui en font un lieu de conclusion de marchés à Souk Ahras.