Mme Louiza Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), a encore une fois mis la lumière sur les inégalités sociales dans notre pays. Dénonçant cette réalité amère, elle a affirmé, hier, lors d'une allocution prononcée à l'occasion de l'ouverture des travaux de la session ordinaire du bureau politique , que «8 000 000 d'Algériens ont bénéficié d'action de solidarité durant le mois de Ramadhan», estimant ainsi que 25% de la population algérienne vit en dessous du seuil de la pauvreté et gagne moins de deux dollars/jour. Une situation paradoxale, vu la richesse de notre pays. Evoquant les richesses nationales, Mme Hanoune a estimé que les réserves mises dans les banques américaines et européennes n'étaient pas en sécurité, «à cause de l'instabilité du dollar et de l'euro». Ces réserves, dont le montant s'élève à 150 milliards de dollars, «peuvent être utilisés pour mener les guerres contre nos frères et voisins arabes comme la Libye ou l'Afghanistan», a-t-elle déclaré. Elle appelle le gouvernement à l'ouverture d'un débat autour de cette question, afin d'éviter de retomber dans le scénario de 1988 et 1996. Selon elle, cet argent peut être utilisé pour redynamiser l'économie nationale et résoudre le problème du chômage, qui prend des proportions alarmantes d'année en année. Insistant sur le dossier de la pauvreté en Algérie, la SG du PT a souligné que les mesures prises par le gouvernement ne sont pas suffisantes et sont des mesures de replâtrage, visant à contenir la colère de la population, sans pour autant régler les maux de notre société de manière définitive. Les contestations populaires, enregistrées ces derniers mois dans plusieurs wilayas du pays, reflètent, en effet, le mécontentement des citoyens et augure de mauvaises auspices, si le président de la République n'intervient pas dans la conjoncture actuelle pour annoncer de nouvelles décisions, censées apporter de vrais changements au pays. Dans ce cadre, elle s'est encore une fois interrogée sur le retard accusé dans le lancement des réformes devant intervenir après les consultations engagées par la commission de Ben Salah, chargée de recueillir les suggestions et les propositions des partis politiques pour la révision de la loi fondamentale du pays. La prochaine réunion de la tripartite (gouvernement-syndicat-patronat), prévue en septembre prochain, doit être, selon la SG du PT, l'occasion d'engager «une véritable réforme sociale». Cette réforme est à même de «garantir le rétablissement de la grille évolutive des salaires et des primes», ainsi qu'«une grille des valeurs» qui aboutit à «l'octroi de salaires sur la base des diplômes obtenus», a-t-elle précisé. Elle a appelé la tripartite à prendre des «mesures dissuasives» à l'encontre des sociétés privées et des multinationales», en raison «du non-respect des droits sociaux et syndicaux et des lois de la République», en vue de garantir leur application dans les secteurs public et privé». Louiza Hanoune a encore rebondi sur la pénurie des médicaments sur le marché national. Elle invite les responsables du secteur à intervenir, afin de mettre un terme à ce grave problème qui peut avoir de lourdes conséquences, particulièrement sur les personnes souffrant de maladies chroniques. Elle a confirmé dans son discours l'existence d'une mafia qui prend «en otage la santé des citoyens». Elle a appelé le Premier ministre à mettre en place, dans ces circonstances exceptionnelles, une commission d'enquête afin de déterminer les principaux responsables dans cette affaire et prendre en conséquence des décisions audacieuses. Pour clore son discours, Mme Louisa Hanoune a annoncé l'organisation de l'université d'été de son parti (26/28 août). Le programme de cette «université» sera discuté lors de la prochaine réunion du bureau politique.