Officiellement, la voie express est encore en chantier, mais des automobilistes l'empruntent et des jeunes délinquants ont investi les lieux. Profitant de l'impunité et de l'anarchie qui règnent dans la wilaya de Tipasa, des jeunes inconscients venus des communes et des daïras de Bou Ismaïl et de Fouka, en quête de gain facile, n'ont pas hésité à instaurer «un droit de péage» aux automobilistes qui s'aventurent sur le tronçon de la voie express Bou Ismaïl-Tipasa, en voie de réalisation. Arrogants et n'hésitant pas à s'autoproclamer «responsables», de surcroît pendant ces journées de canicule, et ce, depuis juillet dernier, ces jeunes ont investi cette route toujours en chantier. Profitant des contraintes et désagréments que pourraient provoquer l'afflux incroyable et monstrueux des véhicules dans cette partie Est de la wilaya de Tipasa. Ces «énergumènes», venant des localités de Douaouda et Bou Ismaïl ont trouvé un énième filon pour gagner de l'argent, en «rackettant» des automobilistes qui voulaient éviter les bouchons du tronçon de la RN 11, allant de Bou Ismaïl jusqu'à Tipasa, en passant par Khemisti, Bou Haroun et Aïn Tagouraït. Pressés de rejoindre la mer, des automobilistes se sont inclinés devant le diktat de ces jeunes. Le péage varie entre 50 DA et 100 DA en pièces (pour ne pas rendre la monnaie). Ces jeunes ont investi durant de longues semaines l'entrée du tronçon de la voie express pour escroquer à la sauvette de paisibles citoyens en les obligeant à payer cher «l'utilisation» de ce tronçon qui tarde à être livré. Ainsi, une fois le droit de péage encaissé, ces jeunes se chargent de débarrasser la route des pierres posées en travers du tronçon comme si de rien n'était. Dès qu'ils ont été alertés, les éléments de la Gendarmerie nationale se sont déplacés sur les lieux pour libérer l'entrée. Bien évidemment, les jeunes avaient pris la poudre d'escampette et se sont égaillés dans la nature. Contacté par nos soins, le commandant du groupement de la Gendarmerie nationale de Tipasa nous a déclaré : «Officiellement, cette route demeure coupée au trafic et les automobilistes ne sont pas censés l'emprunter.» Et d'ajouter : «Mais compte tenu de ces problèmes signalés par plusieurs familles, nos patrouilles, en service au niveau des axes routiers, effectuent régulièrement des inspections le long de la voie express. Nous allons arrêter ces jeunes tôt ou tard.»