Une forêt d'une superficie de 2,6 ha située en amont de la zone Sud/Ouest de la ville de Cherchell a été sacrifiée, pour réaliser à titre provisoire un casier d'enfouissement d'une capacité de 250 000 m3. Ce projet aura eu le mérite d'éradiquer la décharge de «Kabréra», qui est opérationnelle depuis 1958, se trouvant sur le littoral reliant Sidi Ghilès à Cherchell. Le coût de la construction du casier d'enfouissement à Koudiat El Hanafi, mis en service depuis le mois de novembre 2009 aura dépassé la somme de 100 millions de dinars. Il fallait réaliser un axe routier d'une longueur de 3 km afin de permettre aux camions et tracteurs chargés d'ordures et gravats de rallier ce casier d'enfouissement à partir de la RN.11. Une enveloppe de 20 millions de dinars avait été affectée pour la réalisation de ce chemin. Les 4 communes de la daïra de Cherchell déversent théoriquement chaque jour 60 T de déchets dans ce casier. Un décor apocalyptique a subitement foudroyé notre regard en visitant les lieux. 800 m avant d'arriver au niveau du casier, la route réalisée à coups de milliards de centimes est déjà envahie par des tonnes d'ordures abandonnées par les camions des APC. Les fumées toxiques se dégagent librement dans la nature. Une partie de la forêt a été incendiée. Cherchell s'est transformé en un paradis pour les mauvaises odeurs et l'insalubrité, en milieu urbain et rural. Koudiat El Hanafi illustre bien un énième exemple de pollution. Les câbles électriques aériens de 400 000 volts qui traversent la forêt de Koudiat El Hanafi brisent le silence à travers leur «musique». Ils sont agressés par cette pollution produite dans cette zone. «Cela provoque les amorçages électriques», nous affirme un technicien. Un état d'abandon de cet espace qui ne laisse guère indifférent. Les odeurs nauséabondes affectent l'atmosphère ; des fumées s'envolent au gré du mouvement des vents ; des arbres calcinés ; une clôture défoncée ; des chiens errants se déplacent au milieu des montagnes d'ordures ; des tonnes d'ordures déchargées volontairement par les conducteurs rétrécissent la largeur de l'axe routier ; des constructions illicites se sont greffées en toute impunité au milieu de la forêt ; tels sont les points sombres qui caractérisent ce paysage naturel menacé de disparition, autrefois paradisiaque. Des milliards de dinars sont gaspillés dans la préservation de l'environnement en Algérie, afin d'arriver à un résultat ignoble. Pourtant le CET de Sidi Rached est un bon exemple. Les responsables locaux insensibles à l'insalubrité devront s'inspirer de la gestion de cette infrastructure du secteur de l'environnement, en attendant la construction du CET de Sidi Ghilès.