Le président du Conseil national de transition (CNT), l'organe politique de la rébellion libyenne, Moustapha Abdeljalil, a de nouveau appelé hier les combattants rebelles à rejoindre la nouvelle «armée nationale» en cours de formation. Le coup d'Etat du colonel Mouammar El Gueddafi, en 1969, «a détruit toutes les institutions du pays, dont son armée», a déclaré à la presse M. Abdeljalil. «Nous appelons les soldats de tous grades à rejoindre l'armée nationale. Nous appelons également les rebelles des différents groupes armés à rejoindre, en tant qu'individus, cette armée pour améliorer ses performances», a-t-il dit. M. Abdeljalil s'exprimait à Benghazi, bastion de la rébellion dans l'est libyen, à l'occasion du «70e anniversaire de la création de l'armée libyenne», a-t-il expliqué. Depuis l'assassinat, le 28 juillet, dans de mystérieuses circonstances, du commandant militaire de la rébellion, le général Abdel Fatah Younès, le CNT multiplie les appels aux combattants rebelles pour qu'ils intègrent au plus vite l'embryon de la nouvelle armée en cours de formation autour d'ex-officiers de l'armée d'El Gueddafi passés dans le camp de la «révolution». Ces appels s'adressent en priorité aux volontaires civils regroupés au sein d'une multitude de brigades qui font aujourd'hui l'essentiel de la rébellion et considèrent, souvent avec suspicion, les déserteurs. Samedi, M. Abdeljalil avait déjà lancé un appel aux différentes unités rebelles déployées dans les rues de Benghazi pour qu'elles intègrent «au plus vite» les forces de sécurité du CNT. L'un des principaux chefs militaires de la rébellion, Fawzi Bukatif, chef de l'Union des forces révolutionnaires qui regroupe une trentaine de brigades de combattants volontaires sur le front, avait quant à lui jugé «prématurée» la création d'une «armée nationale» alors que la guerre se poursuit contre le régime.