Abdellali Djillali et Haroune Habib, originaires de Sidi Akkacha, au nord de Chlef, et âgés de 26 et 27 ans, ont connu un sort dramatique après avoir terminé leurs études universitaires et obtenu la licence en droit administratif. Arrêtés en avril 2004, suite à un mouvement de protestation organisé par de jeunes chômeurs, ils ont été déférés devant la justice et condamnés à quatre mois de prison ferme chacun. Une peine qu'ils ont purgée dans l'établissement pénitentiaire de Ténès. Rappelons que les protestataires réclamaient, à l'époque, le respect des engagements pris par les autorités quant au recrutement des universitaires au chômage, notamment dans le cadre du contrat de pré emploi. Pour se faire entendre, ils avaient, on s'en souvient, observé un sit-in devant le siège de l'APC et bloqué l'axe routier desservant le chef-lieu de wilaya et la ville côtière de Ténès. « Non seulement nous avons payé le prix d'une contestation pacifique, d'un statu quo persistant en matière d'emploi, mais en plus, rien n'a été fait depuis pour nous intégrer dans les différents dispositifs de soutien à l'emploi », indique Abdellali, les larmes aux yeux. « Nous avons frappé vainement à toutes les portes et la presse demeure notre ultime recours dans l'espoir que notre appel soit entendu par les hautes autorités du pays », ajoute-t-il. Il nous exhibe d'ailleurs les documents par lesquels les responsables locaux s'étaient engagés à les faire recruter au niveau local, après des rencontres tenues avec le Chef de la daïra de Ténès, le directeur de l'emploi et l'ex président de l'APC de Sidi Akkacha. Le procès verbal signé par le maire sortant fait en effet état d'une série de dispositions arrêtées an faveur de ces jeunes dont le recrutement au titre du CPE et la réalisation de locaux commerciaux et d'activités professionnelles. Il y est notamment mentionné que « cette réunion extraordinaire, tenue en présence du directeur de l'emploi, vise à solutionner la crise qu'a vécue la commune suite au rassemblement de 70 jeunes devant l'édifice communal ». En outre, une liste comprenant les noms de 23 jeunes diplômés a été arrêtée le 17 avril 2004 et signée par le chef de la daïra de Ténès. Celle-ci indique clairement que « les inscrits ont présenté des dossiers pour leur recrutement au niveau des entreprises locales par le biais de la formule du contrat de pré emploi ». Les deux plaignants y figurent en tête et n'ont bénéficié, à ce jour, d'aucun soutien en la matière, selon leurs dires. Ils envisagent de recourir à une grève de la faim illimitée pour exiger une prise en charge immédiate de leur problème d'ordre socioprofessionnel. « En plus des promesses non tenues, on refuse même de nous recevoir à la direction de l'emploi de Chlef », relèvent-ils avec amertume.