Mercredi et jeudi, 23h. La salle Atlas affiche complet. Le chanteur Lounis Aït Menguellet donne ses deux concerts. Peu prolixe, le chanteur fait son entrée et salut son public avec un geste de la main. Nouvelle tradition : il présente son équipe. Une nouvelle attitude comme pour rendre hommage à ses musiciens dont ses deux fils, Tarek et Djaâfer, aussi brillants. Le public assoiffé de la bonne parole et de la délicate poésie suit admirablement le rythme du chanteur. Aucune parole ne lui échappe. Il se soucie d'ailleurs peu des paroles qui échappent au chanteur. Mieux encore, Aït Menguellet semble rassuré par un public extraordinaire qui l'aide même à se mémoriser certaines de ses chansons sous des applaudissements et des youyous. Il ne déçoit personne. «Excusez-moi, j'ai oublié ce dernier refrain. Je suis un peu déconcentré…», lance le chanteur. Le public lui répond par des applaudissements. «Je suis venu de Sidi Aïch et je repars à la fin du concert. Je fais ça à chaque fois qu'il anime un gala. Je ne me lasse jamais de l'admirer sur scène», témoigne un fan. «C'est normal qu'il ait des paroles qui lui échappent. Vous imaginez combien de chansons il y a dans son répertoire…», enchaîne une dame âgée. Il entame avec Tamurtiw (mon pays) et enchaîne avec Teltiyam Di Laamriw (trois jours de ma vie). Pour la première partie du concert, il préfère, contrairement à ses habitudes, faire danser son public. Des chanson puisées de son beau répertoire et particulièrement celui des années d'or. Accompagné par Saïd Ghozli au bendir, Mouloud au mandole, Salim à la guitare, Chaâbane à la derbouka, Tarek à la flûte et la chorale, et Djaâfer au synthé, Aït Menguellet a admirablement chouchouté ses fans. De plus en plus complice avec son public, le chanteur au verbe tranchant revient pour la deuxième partie de son gala pour bercer encore son public avec Tafedjrith (l'aube), Ada Idir, Almousiw… Il se met au jeu de complicité : la canne à la main, la maman de Hamani, ancien boxeur, peine à danser au rythme de la chanson de la JSK. Après avoir terminé sa chanson, Aït Menguellet pose sa guitare et s'incline devant la vieille dame en lui baisant la main. Le public semble comprendre parfaitement les exigences de leur chanteur. Les spectateurs ne s'approchent pas trop de la scène pour ne pas déconcentrer leur idole, pas de flash photo, pas de caméra… Les agents de l'Office national de la culture et de l'information (ONCI) ne trouvent plus de peine à expliquer au public à la conduite à tenir. Aït Menguellet termine son concert avec sa traditionnelle touche : Kecheni Rouh Neki Adhkimaî (toi pars et moi je reste). Le public est si subjugué, qu'il peine à quitter la salle. «C'était tellement beau que j'ai du mal à sortir. Rares sont les concerts qui sont réussis de cette manière», lance une maman venue avec ses deux bébés.