Ce mardi, Lounis Aït Menguellet a enflammé encore une fois la salle Atlas. C'est avec des applaudissements à la hauteur de l'homme que Lounis a fait son apparition sur la scène aux environs de 22h30. La salle avait affiché complet, une heure avant le début du spectacle. A l'intérieur, le public est reconnaissable, tous des fans du chanteur sage. Vieux et vieilles, jeunes et moins jeunes ont créé une communion d'admirateur de Lounis. L'orchestre était composé de ses deux enfants, le virtuose musicien Djaffar et le compositeur Tarik, le roi de la flûte traversière, Salem Kerrouche, le maître du bendir, Ghezali et deux autres. Les deux premières notes ont suffi pour que le public réagisse. Les familles algéroises venues assister au concert ont surfé sur les vagues de l'histoire avec le récital pour un voyage au fond des océans, à l'image de la profondeur des textes du maître. Les chansons à texte imposaient un silence dans la salle malgré le nombreux public qui essayait de comprendre et de mesurer la portée de chaque parole. Aït Menguellet a aussi rythmé la soirée en invitant l'assistance à danser sur les rythmes du porte-flambeau de la Kabylie : JSK. Un hommage qui coïncide avec la victoire du club en Ligue des champions africaine contre les Egyptiens en interprétant «Qu'elle gagne ou qu'elle perde, elle reste notre fierté». Les slogans «Imazighen» et «One, two, three viva l'Algérie» commençaient à retentir. Une pause s'impose pour le maître. L'animateur annonce contre toute attente Djaffar Aït Menguellet pour interpréter une à deux chansons. «Je n'ai pas été programmé et je n'ai pas répété avec l'équipe, mais comme vous êtes adorables on va chanter», s'est exprimé le fils du maître. Lounis revient avec une nouvelle chanson de l'album 2010, un texte où il a résumé une période de sa vie mais surtout la vie d'une société qui a trop souffert. Une chanson que certains fans comparent à l'album Thiregwa (irrigation), sorti il y a quelques années déjà. Le concert a été apprécié par le chanteur mais aussi par le public. Cependant, l'artiste, mitraillé par le flash d'un reporter photographe, a demandé à ce dernier d'arrêter de le prendre en photo. A la afin du concert, le chanteur a animé un point de presse et à une question d'un journaliste qui demande après l'écho du nouvel album, notamment en matière de ventes, le chanteur rétorque : «Au moment où les gens achètent mon album, toi tu restais à la maison, mon album marche très bien !» Un autre journaliste a rebondi sur le projet d'Aït Menguellet qui a émis le souhait de travailler avec cheb Khaled lors de son dernier concert à Tizi Ouzou, Aït Menguellet : «C'est Khaled qui a émis le vœu de chanter avec moi, j'ai répondu : ‘‘Pourquoi pas ?'' pour des raisons d'éthique.» A la fin, Aït Menguellet a tenu à souhaiter un long chemin de victoire à la JSK et à l'équipe nationale algérienne.