En 20 ans, la guerre civile a fait plus de 300 000 victimes en Somalie. Le conflit a également des conséquences en haute mer, où les attaques des pirates somaliens sont devenues incontrôlables dans les eaux internationales. Depuis la chute du gouvernement de Siad Barre en 1991, la Somalie est en proie au désordre politique, économique et social. Durant ces 20 années, des groupes islamistes ont fait leur apparition et se sont rassemblés au sein de l'Union des tribunaux islamiques. Formée d'anciens chefs militaires, constamment en désaccord, cette Union s'oppose au gouvernement somalien. Craignant une contagion de l'Islam fondamentaliste dans la Corne de l'Afrique, l'armée éthiopienne est venue à la rescousse du gouvernement somalien en 2007. Elu le 31 janvier 2009, le président Cheikh Charif Ahmed voudrait former un gouvernement d'union nationale afin de ramener la paix dans son pays, mais son arrivée à Mogadiscio a provoqué un nouvel embrasement. Hostiles à la politique du président Sharif Sheikh Ahmed, les Shebab, qui contrôlent la majeure partie du pays, se sont, contre toute attente, retirés de la capitale somalienne après plusieurs jours de combats qui avaient obligé des milliers d'habitants à fuir les violences. Les insurgés ont, semble-t-il, décidé de privilégier une tactique de harcèlement permanent des troupes progouvernementales à une bataille conventionnelle impliquant lignes de front et combats à l'artillerie lourde. Hier, le gouvernement somalien de transition (TFG) a offert une amnistie aux insurgés shebab qui viennent de se retirer de la capitale Mogadiscio, alors que la situation humanitaire dans le pays, en proie à la sécheresse, est toujours critique en raison notamment de l'inefficacité de l'aide internationale. Au lendemain du départ, à la surprise générale, des Shebab de Mogadiscio, le gouvernement somalien, appuyé par la force de l'Union africaine (Amisom), a décidé de proposer «une amnistie aux insurgés encore à Mogadiscio qui se rendront d'eux-mêmes et renonceront à la violence», précise un communiqué. Cette amnistie a été annoncée par un porte-parole du TFG, Abdirahman Osman qui a appelé les groupes d'insurgés à déposer armes et munitions et à rejoindre le peuple et la société. Pour «ceux qui ont été trompés» par leurs chefs, le moment est venu de «mettre un terme à la guerre», a-t-il dit.