En plus du problème des embouteillages qui paralysent quotidiennement la route, les citoyens qui fréquentent chaque jour le tronçon Tizi Ouzou-Alger sont confrontés également à la menace des attentats terroristes. «Il y a quelques mois, je suis arrivé juste après un accrochage entre les forces de sécurité et un groupe terroriste, en plein jour, à Thénia. Donc, à tout moment, on peut tomber sur des situations très délicates», nous a confié un chauffeur de taxi qui fait la navette entre Tizi Ouzou et Blida. Il rappelle aussi qu'une ambulance a été attaquée, il y a deux ans, par des terroristes. Un autre chauffeur de taxi, qui assure la ligne vers la capitale, nous parle des frayeurs qu'il a vécues sur la route. «Lors de l'attentat kamikaze, qui a ciblé, l'année dernière, l'école de la gendarmerie des Issers, je l'ai échappé belle, car si ce n'était un petit retard à la station-service, j'aurais été sur les lieux de l'attentat au moment de l'explosion», dira-t-il, avant préciser que la crainte d'actes terroristes est toujours perceptible dans la mesure où les éléments de l'ex-GSPC procèdent généralement à des attaques à l'explosif contre des convois et des structures des forces de sécurité. «Moi, je suis arrivé cinq minutes après l'explosion d'une bombe entre les Issers et Bordj Menaïel, fin juillet dernier», nous avouera un employé d'une entreprise à Bourmerdès, habitant à Tadmaït, qui fait la navette chaque jour. Durant le même mois, le double attentat kamikaze, qui a ciblé la sûreté urbaine de Bordj Menaïel, a fait deux morts, un policier et un agent de la voirie. Sur la RN12 toujours, plusieurs autres actes de l'ex-GSPC ont été enregistrés. Il y a deux semaines, deux gendarmes ont été blessés dans l'explosion d'une bombe artisanale aux Issers. Là aussi, un attentat kamikaze avait dévasté, en août 2008, l'Ecole supérieure de la gendarmerie, faisant 43 morts et 45 blessés. C'est l'un des actes terroristes les plus meurtriers en Algérie, ces dernières années. Un kamikaze avait foncé sa voiture chargée d'explosifs contre la porte d'entrée principale du bâtiment où des candidats attendaient l'appel pour participer à un concours d'accès à la formation. «J'ai un ami qui est mort lors de l'attentat kamikaze des Issers. Il devait passer le concours. Il venait juste de décrocher son bac», nous confiera un jeune de Boumerdès. La route reliant Tizi Ouzou à la capitale, via Boumerdès, est réputée commun l'un des tronçons qui enregistrent le nombre le plus important d'attentats à l'explosif. En juillet 2006, le marché hebdomadaire de voitures de Tidjelabine avait été le théâtre d'un attentat à la bombe. «Les terroristes auraient actionné la bombe à distance, choisissant l'heure de pointe qui coïncide avec l'ouverture du marché à cinq heures et demi du matin. La bombe aurait été posée à côté d'un arbre, à l'entrée du marché, avant d'être activée à l'aide d'un téléphone. L'engin explosif a été déposé à l'entrée de ce marché où habituellement les gendarmes se postaient pour régler le flux de véhicules», rappelle un ancien revendeur de voitures qui était à quelques encablures du lieu de l'explosion. En janvier 2008, une voiture piégée a ciblé le commissariat de police à Thénia, faisant quatre morts et des dizaines de blessés. Durant la même année, plusieurs autres attaques terroristes ont eu lieu à Si Mustapha. Il est utile de rappeler qu'un cortège ministériel de l'Intérieur a été ciblé par un engin explosif sur la RN12 à Thénia, en novembre 2010. Les forces de sécurité ont réussi, il y a trois semaines, à mettre hors d'état de nuire deux terroristes qui préparaient un attentat kamikaze à Thénia. En 2009, deux autres éléments du GSPC, munis de ceintures explosives, ont été éliminés à Tadmaït, dans un barrage de l'armée, sur la RN12 et à 17 km à l'est de Tizi Ouzou où une unité de la Garde républicaine a été ciblée, quelques mois auparavant, à Boukhalfa, aux portes de la ville.