Les transporteurs ont rejoint au début de la semaine la gare multimodale de Bouhinoune, mais ils maintiennent l'augmentation des prix de 50%. Les transporteurs privés de voyageurs, propriétaires de bus, ont rejoint la nouvelle gare multimodale de Bouhinoune sise au niveau de la rocade sur de Tizi Ouzou, et ce, depuis samedi 20 août. Conformément à l'accord du 9 aout conclu entre les autorités locales et le collectif des transporteurs, des aménagements ont été apportés à la nouvelle infrastructure dans le but de mettre plus d'espace au parking pour les bus et des quais supplémentaires en plus de ce que renferme cette gare comme commodités. Néanmoins, les augmentations des prix décidées par les transporteurs depuis la reprise du travail le 11 aout dernier, après une grève qui a duré 47 jours sont toujours en vigueur. Le billet a été augmenté, illégalement selon les autorités, de 50% sur les lignes internes et inter-wilayas. A titre d'exemple, le ticket pour Alger est passé de 120 à 180 DA. Le voyageur doit en outre s'acquitter de 200 DA pour rejoindre Béjaïa. Le billet de la ligne Tizi Ouzou-Issers est passé de 50 à 100 DA et le tarif des places vers Boghni et Draâ El Mizan ont carrément doublé. «J'irai par train, je ne peux pas payer 360 DA chaque jour pour me rendre au travail. Et je ne vous parle pas des escales et de ce que je dois débourser pour rentrer à Larbaâ Nath Irathen. Maintenant, les responsables concernés doivent multiplier les navettes par train, mieux sécurisé», dit un voyageur. Réagissant à cette décision unilatérale des transporteurs, l'assemblée populaire de wilaya (APW), les partis politiques dont le RCD et le FFS ont dénoncé la semaine dernière cette hausse injustifiée, qualifiant la démarche des transporteurs d'«inadmissible». De son coté, le directeur des transports de la wilaya, Kamal Rezig, a estimé que «l'augmentation du prix du billet est en totale infraction aux dispositions légales. La fixation des tarifs de transport est du ressort exclusif de l'autorité du ministère en vertu de la loi 02/11 du 24 décembre 2002, portant loi de finances 2003. L'ancrage juridique de la loi sur laquelle se sont basés les transporteurs a été abrogé par l'ordonnance 03/03 relative à la concurrence». Le directeur des transports, joint par téléphone, a déclaré que «les opérateurs viennent tout juste de prendre place à la nouvelle gare. Mais nous comptons engager les discutions au courant de cette semaine, cela ne doit pas tarder. Nous allons revenir aux prix initiaux». Par ailleurs, afin de rejoindre la nouvelle gare à partir de la ville et les aires de stationnement intermédiaires de Oued Aïssi, pont de Bougie et de de Timizar Lougvar, 25 bus privés ont été mobilisés dans le cadre d'une convention avec l'Etat. Ces navettes, qui restent insuffisantes, seront renforcées en septembre, à la rentrée sociale. «Nous avons des opérateurs qui se sont manifestés pour investir dans ces lignes. J'en ai établi deux promesses de lignes. Je pense que tout rentrera dans l'ordre progressivement», affirme le responsable.