La télé algérienne a choisi la nouvelle année pour soigner le look de son JT. Le générique et le décor du studio ont subi des transformations qui sont plus agréables à l'œil. L'opération dépoussiérage est concluante. ça sent plus frais, plus actuel. Assurément, la tendance est au modernisme et rejoint en quelque sorte le design des grandes chaînes arabes version occidentale. Il reste cependant à notre Unique, histoire de compléter son ambiance, de recourir au même titre que ses rivales, à la bande informative in-live non stop au bas de l'écran pour espérer le « PLUS » qui lui fera peut-être augmenter son audience. Est-elle si coûteuse, si compliquée à contrôler techniquement cette bande ? Ou tout simplement fera-t-elle double emploi avec le prompteur ? Pour l'heure, il faut se contenter de ce qu'on a, et c'est déjà pas si mal. Côté forme, on relève donc des efforts d'imagination qui donnent à la chaîne nationale un aspect plus avenant. Un air de jeunesse qu'on retrouve désormais dans pratiquement toutes les émissions de variétés ou de divertissement lancées il y a moins d'une année avec un agencement des lieux plus stylé, plus adapté aussi à nos mœurs culturelles et sociales. Si on prend en compte par ailleurs le renouvellement des effectifs d'animation-beaucoup de nouvelles têtes, surtout féminines, charmantes, ambitieuses, volontaires et ce qui ne gâte rien souvent compétentes, sont apparues à l'écran-on se fait alors une idée plus précise sur la volonté des responsables de l'Unique à astiquer la vitrine pour la rendre plus communicative. Le dire, c'est facile, mais le faire... et avec quelle politique ? On en vient au fond et là force est de reconnaître que l'appréciation est tout autre. Un décor bien fait ne donne pas forcément une télé crédible. La remarque s'applique surtout au JT qui, même dans son habit neuf, refuse de se libérer de son empirisme. Le conservatisme a la peau dure surtout quand il reste l'instrument d'une orientation politico-idéologique qui rend notre télé sourde et muette devant les profondes mutations que traverse notre société. On ne le dira jamais assez, lorsqu'on continue obstinément de confondre info et propagande, tout devient dérisoire. En cette fin d'année 2005, l'Unique a prouvé qu'elle restait immuable dans sa fonction informative. La couverture, par exemple, du retour au pays de Bouteflika après un long séjour en France pour cause de maladie donne un aperçu significatif de son implication pleine et entière dans le développement et l'entretien du phénomène du populisme. Dans ce genre de circonstance, la chaîne de télévision nationale ne cherche pas à informer, mais à conditionner les esprits. Toutes les images montrant les « élans populaires spontanés » mais qui sont souvent suscités, tous les échos, même ceux qui ne veulent rien dire, sont bons à prendre pour glorifier l'image du Président. A croire que sans ces manipulations d'images, la popularité de ce dernier serait au bas de l'échelle. Comme quoi, il y a des excès de flagornerie qui ne rendent service qu'à leurs auteurs... Un autre exemple qui montre le déphasage de l'Unique vis-à-vis de sa société : d'un côté elle souhaite, dans une atmosphère festive, une bonne et heureuse nouvelle année au peuple algérien et le vendredi d'avant elle diffuse un prêche d'une rare virulence contre ceux et celles qui s'apprêtaient à fêter ce nouvel an. Allez comprendre !..