La sécurité en ville, c'est pouvoir circuler dans nos rues et ruelles à toute heure, sans craindre d'éventuelles mauvaises rencontres, que les commerçants puissent exercer leur activité sereinement et que les manifestations publiques se déroulent dans la quiétude.» C'est en ces termes simples qu'un citoyen perçoit la sécurité urbaine, car le sentiment de sécurité constitue le principal indicateur de la qualité de vie. Mais pour bon nombre de citoyens que nous avons interrogés, cela ne peut être possible que dans une cité prospère où la jeunesse jouit d'espaces récréatifs, où la population évolue dans un environnement économique stable, pourvoyeur d'emplois. Depuis quelque temps, Tizi Ouzou «respire» de nouveau. «Nous sommes loin des batailles rangées entre gangs rivaux ou de toute autre violence urbaine, mais il ne faut pas crier victoire, le terrorisme menace sérieusement la sécurité dans les villes avec les incursions sporadiques. Le terrorisme demeure la menace numéro 1», s'inquiète un riverain. Au chef-lieu de Tizi Ouzou et dans les agglomérations rurales, le terrorisme constitue la source majeure d'inquiétude. Avec leurs entreprises macabres, les terroristes menacent perpétuellement la sécurité du citoyen en mettant la population citadine sous pression, dans un climat tendu. Jeudi 18 août, trois citoyens sont tombés sous les balles assassines d'un groupe armé qui tentait d'enlever le fils d'un émigré, au village El Bir, dans la commune de Maâtkas. Le 14 août, la détonation d'une bombe, qui ciblait un commissariat au centre de la ville de Tizi Ouzou, a plongé les citoyens dans la terreur. Séquelles : traumatisme psychique, troubles, insomnies, perte d'appétit. La psychose s'installe de nouveau. L'insécurité urbaine est un concept qui implique la petite criminalité qui se caractérise par le vol, le trafic de drogue, des agressions physiques, les homicides, etc. La gestion par la force ne peut régler les problèmes à long terme. «Le mal doit être frappé à la racine», disent les citoyens. Grâce au déploiement d'un impressionnant dispositif sécuritaire dissuasif, dans le cadre de la lutte contre le commerce informel, la situation s'est nettement améliorée dans la ville de Tizi Ouzou. La cellule de communication de la sûreté de wilaya affirme : «Depuis la mise en œuvre de l'opération d'assainissement et de lutte contre la criminalité, nos services n'ont pas enregistré de graves atteintes aux biens et aux personnes.» Lors de cette démonstration de force, la DGSN avait mis près de 500 hommes sur le terrain, selon des sources locales. Le bilan avait fait état de 151 baraques détruites, 125 personnes présentées au parquet pour différents délits sur les 1799 interpellées durant la période allant de mai à juillet 2011. En matière de trafic de drogue, 52 affaires ont été traitées et 72 personnes ont été placées sous mandat de dépôt au cours du 1er semestre 2011, contre 71 affaires traitées au 1er semestre 2010. Le nombre d'affaires relatives aux crimes et délits contre des personnes a baissé de moitié. 430 affaires ont été enregistrées contre 1361 à la même période de l'année 2010. La même tendance à la baisse a été constatée durant la même période. «Depuis qu'on s'est débarrassé des dealers qui tenaient le marché informel, et grâce au renforcement de la présence policière, la situation a beaucoup changé. Mais il faut qu'ils maintiennent la pression sur les dealers. Le problème qui se pose réellement, c'est que les citoyens, par peur de représailles, ne déposent pas plainte contre leurs agresseurs et ne fournissent pas assez d'informations à la police. La sécurité est l'affaire de tous», pense un citadin de Tizi Ouzou.