L'agence de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a jugé, hier, «insuffisantes» les contributions financières de ses Etats membres à son programme d'aide à la Corne de l'Afrique frappée par une grave sécheresse. «Seulement 57,3 millions de dollars (39,7 millions d'euros) ont été versés ou sont en cours de versement à ce jour», a-t-elle précisé, soit 58%. Diffusé hier, le communiqué de la FAO coïncide avec l'ouverture à Addis-Abeba d'une conférence au cours de laquelle les dirigeants et le secteur privé d'Afrique ont été appelés à venir en aide aux 12 millions de personnes touchées par la sécheresse. «Nous devons signifier de façon profonde le souhait de l'Afrique d'assumer la responsabilité de ses problèmes», a déclaré à l'ouverture des débats l'ancien président ghanéen, Jerry Rawlings, aujourd'hui haut représentant de l'UA pour la Somalie. Néanmoins, beaucoup de chefs d'Etat et de gouvernement africains manquaient à l'appel, à l'ouverture des débats. Plusieurs entreprises du secteur privé, opérant sur le continent ont été conviées à la conférence, dont Coca-Cola, Shell, British American Tobacco ou encore Unilever. A l'issue de la conférence, clôturée hier, le montant des aides promises a été de 356 millions de dollars (247 millions d'euros), a annoncé l'Union africaine (UA). Cependant, les besoins sont estimés à près de 4 milliards de dollars, selon le bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (OCHA). 1,1 milliard doivent encore être financés, à ce jour. La Somalie est le pays le plus touché, la conjonction de la sécheresse et du conflit entre insurgés islamistes radicaux et gouvernement de transition ayant débouché sur la pire crise humanitaire enregistrée dans le pays depuis 1991-1992. Une personne sur deux a besoin d'aide alimentaire, et une sur quatre a dû fuir son domicile, soit un quart de la population somalienne (1,7 million). 450 000 enfants somaliens souffrent aujourd'hui de malnutrition, dont 190 000 et jusqu'à 90% du bétail a été décimé dans certaines région du pays.