Dans le cadre de son programme ramadhanesque, Khaïmatkoum de l'hôtel Hilton à Alger a accueilli, dans la soirée de vendredi dernier, une invitée de marque en la personne de l'artiste émérite Hasna El Becharia. Il y avait foule à la Khaïmatkoum de l'hôtel Hilton pour cette grande tête d'affiche. Une diva qui a le secret de faire salle comble à chacun de ses passages dans les grandes villes de l'Algérie et dans le monde entier. Après quelques minutes de retard, l'artiste aux pieds nus investit seule la scène à 23h30 sous un tonnerre d'applaudissements. Elle esquisse un sourire complice à ses convives. Le public, constitué essentiellement de jeunes, est au summum de la joie et de l'excitation. Hasna El Becharia, enveloppée dans un ensemble en chèche jaune paille, s'assoit sur son siège. Un de ses assistants l'aide à enfiler son gumbri. Après avoir adopté la bonne position, elle commence à gratter en solo les premières notes musicales au grand bonheur de ses fans. De sa voix éraillée et forte à la fois, elle étrenne la soirée avec le titre Djit enzour. Après ce premier morceau délicieux, son orchestre la rejoint sur scène avec entrain pour interpréter les chansons tristes Hakmet el kdar et Sadri. Le bas de la scène est envahi, dès lors, par une nuée de personnes se prêtant à des pas de danse mesurés et à des déhanchements assurés. Avec son talent inégalé et sa puissance vocale, Hasna El Becharia s'est réappropriée plusieurs titres faisant partie du patrimoine traditionnel gnawi dont entre autres Bania, Hamou, Sidi Moussa ou Moulay Ibrahim. Une musique homéopatique Comme l'a si bien souligné une de ses choristes, le gnawi enlève toutes les peines du monde. Les décibels et les esprits s'envolent avec son incontournable album phare Djazaïr Johara sorti en 2011 suivi de Smaâ Smaâ en 2010. Hasna El Becharia est une voix qui épouse à merveille les mélopées traditionnelles du gnawi ciselées avec dextérité avec son gumbri et sa guitare électrique, auxquels s'ajoutent par intermittence les percussions et des chœurs. Cet artiste reste la seule femme du Maghreb à jouer de la musique gnawie. Un rythme de cérémonie pratiquée jusque-là par les hommes. Il est à noter que Khaïmatkoum chez Djezzy est un lieu très convivial où les habitants d'Alger et ses environs se donnent rendez-vous tous les soirs pour partager des moments de convivialité et de complicité. Des racines et des airs Après le succès de sa première kheïma en 2010 à Sidi Fredj, Aigle Azur est pour la 2e année consécutive partenaire de la plus grande kheïma d'Alger durant tout le mois de Ramadhan. Aigle Azur est le transporteur officiel des artistes se produisant dans le cadre de cet événement culturel. «Aigle Azur nous permet de nous ouvrir à l'international et ainsi d'augmenter la notoriété de notre événement auprès des Algériens», avait déclaré lors du traditionnel point de presse précédant l'événement, Tarik Ouhadj, directeur de Broshing Events, organisateur de Khaïmatkoum 2011.