Pour son premier thé littéraire, l'Association des Amis de la Rampe Louni Arezki, présidée par Lounis Aït Aoudia, a organisé dans son antre, le Palais El Menzeh, au cœur de La Casbah, dans la soirée de jeudi, une rencontre conviviale animée par l'écrivain Kaddour M'hamsadji, autour du thème : «Quelle place pour le livre dans nos sociétés ?» Kaddour, auteur de romans, de nouvelles, de pièces de théâtre, chroniqueur littéraire et homme de radio, en bon pédagogue qu'il est, a capté, à travers son discours, un auditoire tout ouïe, qui est resté tout de même sur sa faim, tant les questionnements relatifs au rôle du livre et l'acte de lire n'ont pas trouvé toutes les réponses attendues. Le constat fait par le conférencier est sans appel, puisqu'il renvoie à une indifférence quasi générale à l'égard du livre, à un intérêt porté sur d'autres supports de communication, comme Internet par exemple, qui sont parmi les causes principales de la régression de la lecture. Tout le monde en est conscient, et l'orateur, adepte d'une causerie franche et sans tabous, a su subjuguer l'auditoire dont le souci premier est de «rompre le cycle des constats» pour une réaction saine, salvatrice afin de renouer avec les bienfaits du livre qui peuvent s'apparenter à une véritable thérapie. Kaddour a expliqué pourquoi il a initié un débat sur le livre et la lecture en sollicitant des hommes et des femmes d'horizons divers pour tenter de dénouer l'écheveau. L'initiative, fort prometteuse au demeurant, a permis de lancer les jalons d'une réflexion sérieuse sur l'apport du livre. A relever l'intervention émue de Lounès Kheir, un non-voyant érudit, qui s'est exclamé à propos du livre : «C'est à travers le livre que je vois les lumières du monde». De son côté, Ahmed Tessa, expert pédagogue, a souscrit à l'idée émise par Aït Aoudia, consistant à continuer cette action de sauvetage du livre lors du Salon du livre organisé prochainement. Une vente dédicace des ouvrages de M'hamsandji a eu lieu, le moment fort a été la remise d'un cadeau à Si Kaddour qui l'a lui même offert à son petit-fils Anis. «C'est un acte fort de transmission d'un legs à la génération montante», a-t-il déclaré tout ému.En prélude aux débats, l'artiste Maheiddine Bentir avait gratifié l'assistance d'un show spécial où les bons mots se sont mêlés aux poèmes, agrémentés de chansons de la belle époque. Bentir avait ressuscité le twist et le tcha tcha tcha, au grand bonheur des sexagénaires et plus… Une soirée mémorable !