à l'occasion de la célébration du Mawlid Ennabaoui Echarif, l'association les Amis de la rampe Louni-Arezki (ex-rampe Vallée) organise, aujourd'hui dès 10 heures, une cérémonie au mausolée de Sidi Abderrahmane et une rencontre conviviale et festive au siège de l'association, au palais El Menzeh, situé en face du mausolée du saint patron d'Alger.A cette occasion, le président de l'association Lounis Aït Aoudia met en exergue l'importance de cette manifestation entrant dans le cadre de «la pérennisation de nos traditions multiséculaires qui doivent constituer des repères culturels en direction de la jeunesse, afin de perpétuer l'impact traditionnel et festif de cette fête religieuse qui fait partie intégrale de notre patrimoine immatériel». Par ailleurs, l'association Les Amis de la rampe Louni-Arezki rend également hommage au regretté Cheikh Hadj Mrizek, à la «vie hélas trop courte, une œuvre lumineuse et un parcours fécond» à l'occasion du 56ème anniversaire de sa disparition un funeste 12 février 1955.Cheikh Hadj Mrizek, de son vrai nom Chaïb Arezki, est un grand maître de la chanson hawzi qui maîtrisait plusieurs instruments, tels que la darbouka, le piano, le violon, le mandole. Doté d'une voix exceptionnelle, il se démarquait des autres grands maîtres de son époque par ses talentueuses interprétations qui donnaient à la musique une toute nouvelle sonorité. Originaire d'Azzefoun, il est né en 1912 à la Casbah d'Alger et s'est prématurément éteint à l'âge de à 43 ans le 12 février 1955, à Bologhine, des suites d'une pénible maladie. Célèbre pour son éléganceraffinée rehaussée par son emblématique chéchia «dziria» qu'il affectionnait beaucoup, Hadj Mrizek était considéré à l'époque comme un dandy et un gentleman. Fervent supporter du Mouloudia d'Alger et militant de la cause nationale, il incarnait l'affirmation culturelle de la personnalité algérienne dans le contexte colonial de déculturation de l'époque. Les cinq dernières années de sa vie ont été jalonnées de succès. Après avoir animé des fêtes familiales où il était devenu une véritable référence dans la musique hawzi, il s'est produit à la salle lbn-Khaldoun avec Lili Boniche en 195l. Le 20 mai 1952, Mrizek participa à un grand gala organisé au profit de la famille de cheikh Khelifa Belkacem, décédé le 4 novembre 1951. Au cours de la même année, il enregistra chez Pacifique son grand succès El Mouloudia (un 78 tours). Les paroles de cette chanson étaient écrites par Cheikh Noureddine, celles de Arassi noussik du poète Dris El Alami et la fameuse Qahoua ou lateye (le café et le thé) du poète Thami El Medeghri. Lounis Aït Aoudia souligne, à propos de l'évocation du grand maître du hawzi : «Hélas, la vie de Cheikh Hadj Mrizek a malheureusement été trop courte. Mais avec son œuvre d'un raffinement lumineux et son parcours fécond, il demeurera à jamais un repère mémoriel pour la jeunesse et les générations futures.» S. A.