Le Premier ministre bulgare, Boïko Borissov, a souhaité, hier, que Tripoli rembourse une dette de 56,6 millions de dollars que Sofia avait annulée en 2007 pour obtenir la libération de cinq infirmières bulgares et d'un médecin palestinien emprisonnés et condamnés à mort en Libye. «L'Etat bulgare insistera pour que cette dette de dizaines de millions (de dollars) nous soit remboursée car la Bulgarie ne doit d'aucune façon perdre cet argent», a déclaré M. Borissov à Plovdiv (sud), cité par l'agence Focus. Dès son arrivée au pouvoir en juillet 2009, M. Borissov avait qualifié l'annulation de la dette de «racket». Les six soignants avaient été condamnés à mort en 1999 en Libye sous l'accusation d'avoir inoculé le virus du sida à 438 enfants libyens, dont 56 sont décédés. Des experts, comme le co-découvreur du virus HIV, Luc Montagnier, ont témoigné que l'épidémie en Libye avait été provoquée par une mauvaise hygiène à l'hôpital et non par les soignants.Sous la pression internationale, leur peine avait été commuée en prison à vie, ouvrant la voie à une extradition. Les soignants avaient été libérés le 24 juillet 2007.Par ailleurs, la Bulgarie a relancé récemment un procès pour identifier les auteurs des tortures auxquelles ont été soumis les soignants pour finir par livrer des aveux aux enquêteurs libyens. Sofia attend des informations de la part des nouvelles autorités libyennes après le renversement du régime de Mouammar El Gueddafi.