La Russie et la Bulgarie ont signé, samedi dernier, un accord crucial pour accélérer la construction du gazoduc russo-italien South Stream sous la Mer noire qui permettrait à Sofia de «sécuriser ses approvisionnements» en gaz, a rapporté l'agence officielle BTA. Le ministre bulgare de l'Economie et de l'Energie, Traicho Traikov, et le ministre russe de l'Energie, Sergueï Chmatko, réunis dans la station balnéaire de Varna (est), sur la Mer noire, ont signé une «feuille de route» destinée à accélérer la mise en œuvre du projet de gazoduc. Le Premier ministre bulgare, Boïko Borissov, était également présent, selon BTA. Le document définit notamment un calendrier pour l'étude de faisabilité du gazoduc de 900 kilomètres destiné à acheminer soixante trois milliards de mètres cube de gaz russe vers l'Italie et la Grèce, en passant sous la mer Noire et en évitant l'Ukraine, à partir de fin 2015. Le document prévoit que l'étude de faisabilité et la création de la coentreprise chargée de la construction du tronçon bulgare, soient effectives en février 2011. La Bulgarie a toujours assuré son intérêt pour South Stream, qui réunit le russe Gazprom, l'italien ENI et le français EDF, ainsi que pour son concurrent européen Nabucco qui doit contourner la Russie. Mais les discussions avec Moscou achoppaient sur la question de la propriété du tronçon bulgare. Grâce à l'accord de samedi, Sofia, dont les contrats d'approvisionnement en gaz russe prennent fin en 2011 et 2012, espère ainsi sécuriser son approvisionnement et obtenir de meilleurs prix.La Bulgarie achète son gaz pour 339 dollars les 1 000 m3, mais certains consommateurs bulgares payent jusqu'à 576 dollars les 1 000 m3 en raison des intermédiaires, selon les chiffres présentés dernièrement par le vice-premier ministre russe Viktor Zubkhov. La Bulgarie dépend quasiment à 100 pour cent des livraisons russes, via l'Ukraine, pour sa consommation annuelle estimée à 3 milliards de mètres cubes. Le pays a été durement frappé lorsqu'un conflit sur les prix en janvier 2009 qui avait conduit à une interruption totale des livraisons de gaz russe via l'Ukraine pendant près de deux semaines. R. E.