Près d'une centaine de résidents de la cité 1200 Logements de Boumerdès, tous des sinistrés du séisme du 21 mai 2003, ont organisé, jeudi dernier en milieu de journée, un rassemblement devant le chantier de Cosider où devraient être construites leurs futures habitations. Les manifestants, qui ont bloqué la route menant de la cité La Coopérative au centre-ville de Boumerdès durant plus d'une heure, protestaient contre les lenteurs dans l'opération de leur relogement. Ils font partie des 524 familles de cette cité qui ont opté pour l'aide à la reconstruction de leurs habitations en se regroupant en coopérative. Ils devraient tous pour ce faire bénéficier d'une aide de l'Etat s'élevant à 1 million de dinars. Cependant, l'opération de reconstruction bute sur des lenteurs administratives qui ont conduit le chantier à une situation de blocage. A l'arrêt depuis deux mois, les travaux, qui ont débuté l'été dernier, n'ont pas beaucoup avancé.Seules les fondations d'un seul bâtiment ont pu être jetées. En effet, pour débloquer le million de dinars, la CNL exige une attestation de garantie que doit délivrer le fonds de garantie. Néanmoins, celui-ci ne peut, semble-t-il, la remettre dans un cas de vente sur plan au profit de différents bénéficiaires et dont la nature de propriété des habitations antérieures n'est pas la même pour tous. Les représentants des autorités locales, dépêchés sur les lieux de la manifestation, ont convenu avec les protestataires d'une réunion qui les regroupera aujourd'hui avec le wali et des représentants de l'OPGI (maître de l'ouvrage), les domaines, la CNL et Cosider. A préciser que les travaux n'ont démarré que sur l'initiative des autorités de wilaya qui ont fait en sorte que l'OPGI verse une avance (20 millions de dinars) à Cosider pour que celle-ci puisse commencer. Toutefois, l'avance épuisée, voire plus, car Cosider aurait déjà dépensé dans ce chantier plus de 60 millions de dinars, celle-ci s'est retrouvée « dans l'obligation d'arrêter en attendant que la situation se débloque ». Les manifestants qui se sont dispersés dans le calme se plaignent aussi des « atermoiements » de l'administration qui « à chaque fois nous demande de refaire le dossier », disent-ils. Ils menacent de sensibiliser les 500 familles concernées par ce projet et de revenir à la charge le 19 janvier courant en manifestant devant le siège de la wilaya si d'ici là aucune issue n'est trouvée. « Nous attendons depuis près de trois ans que les choses rentrent dans l'ordre, mais nous n'entrevoyons rien de positif », s'indignent-ils.