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Le printemps 2011 dure plus que de saison, plus que de raison !
Idées-débats : les autres articles
Publié dans El Watan le 07 - 09 - 2011

En Algérie, on a dit que le danger est toujours venu du Nord aux temps des guerres de religion. Il vient toujours du Nord mais par l'Est (Tunisie, Libye), par l'Ouest (Maroc, Polisario) et le Sud (la phobie de l'Etat du Sahel et l'Africom).
Citoyens, aux armes, nous sommes encerclés ! Dans une guerre asymétrique nous devons compter sur nos fusils de chasse et couteaux de bouchers et prendre en charge nos soldats réguliers pour qu'ils nous mènent à la victoire avec le temps. Cette ressource perdue d'aujourd'hui. Si l'histoire nous a abandonnés, la géographie et ses ressources nous ont toujours comblés au point de nous attirer beaucoup d'ennemis. C'est dans la nature humaine. C'est dans la vocation de l'Afrique d'être violée encore et toujours jusqu'à ce que l'Afrique devienne inviolable. Nous sommes Africains et nous n'avons pas appris à être inviolables.
Notre continent regorge de terres rares (ressources minières) nécessaires aux industries du futur occidental. C'est ce qui fait courir l'OTAN, le bras armé séculier du Nord. Entre autres observateurs de la scène algérienne, nous sommes rassurés quand c'est l'ambassadeur des Etats-Unis qui prend la défense du pays dans le jeu trouble libyen (sic) où encore une fois c'est le Nord (OTAN) qui manœuvre là-bas et chez nous, il ne peut pas en aller autrement.
La relation bâtie âprement et patiemment avec l'oncle Sam depuis plus d'une décennie dans le cadre de la lutte anti-terroriste, nous préserve pour l'instant du danger des instruments de l'ONU et de son Conseil de guerre (dit de sécurité) par leurs résolutions à but irrésolu envers l'Iran et le monde arabe qui font toujours peur aux enfants d'Israël : aux sionistes et pas aux juifs nos frères de religion. L'Algérie continue de déranger à travers les siècles parce qu'elle est indomptable. L'Algérie est une maîtresse des plus hautes cours. Le peuple algérien est riche d'honneur à défendre, par le martyr légendaire, sa maîtresse divine El Djazaïr.
Nous avons dit aux Français, comme eux, en matière de politique extérieure et de défense nationale, nous sommes derrière nos dirigeants parce qu'ils ont toujours vu juste dans ces deux domaines. Et c'est dans notre Constitution nationale. Et c'est dans l'intérêt de chaque Algérienne et Algérien. Nos dirigeants savent ce qui anime l'appétit du Nord, parce qu'ils connaissent bien ce Nord qui peut les lâcher à tout moment pour une nouvelle clientèle rebelle ou révolutionnaire. De nouveaux «aplaventristes». L'intérêt bien compris des Algériens, c'est de renforcer le pouvoir en place dans ces deux domaines : politique extérieure et défense nationale pour ne pas voir nos dirigeants faire encore plus de concessions pour la stabilité de leur régime intimement lié à la stabilité du pays. C'est la triste réalité politique de notre Etat.
L'alternance à laquelle nous rêvons ne veut pas prendre pied par la faute du leadershiping. Attendons l'arrivée de patriotes désintéressés pour faire notre coup. Cela peut durer hélas ! Mais notre maison commune ne doit être occupée que par nous-mêmes. Nous devons dire aux gens du Nord restez sur vos pas, ici les supplétifs on les égorge à la naissance de la trahison, dans tous les douars de l'Algérie. Nous ne voulons pas de l'OTAN et de sa démocratie. Notre démocratie sera nôtre ou ne sera pas. Restez chez vous, occupez-vous des problèmes de vos citoyens et laisser faire les choses chez nous par nous-mêmes, nous ne voulons pas d'aide ou d'assistance, nous n'avons rien à vous promettre, surtout pas d'exploiter les terres rares aux dépens de leurs propriétaires en Afrique.
Le printemps arabe a trop duré pour ne pas laisser place aux autres saisons de s'écouler naturellement à travers le temps, dont nous vénérons son seul maître Allah. Hier, vous étiez nos bourreaux, vous continuez à l'être par vos visées économiques étroites et par votre (dés)ordre économique mondial, vous ne pouvez pas devenir nos sauveurs. Nous nous sauverons nous-mêmes de nos propres dictateurs au rythme que nous choisissons souverainement.
Pour l'instant nous courons derrière le pain de nos enfants dont l'avenir est toujours incertain par la faute de vos politiques, qui ont fait du dollar le dieu suprême de l'avenir certain de vos enfants ; qui ont fait que nous gagnons dix fois moins que vos travailleurs, pour le même boulot, et que nous payons dix fois plus cher vos denrées de consommation courante. Aujourd'hui nous rêvons de devenir Chinois par l'amour du pays et par le travail de tous les jours…
Quand être de bons et vrais musulmans nous suffit amplement en dehors de toute Qaïda mortifère ou projet religieux belliqueux et sanguinaire. De grâce, ne nous imposez pas la confrontation militaire, nous serons du côté des nôtres qui vivent ici, avec nous, notre quotidien, au quotidien, tantôt en avançant tantôt en reculant, nous les préférons à vos avions et missiles. Ici nous savons distinguer le bon grain de l'ivraie.
Aujourd'hui, vous bâtissez une Libye islamique pour mieux la détruire demain, quand cette Libye manipulée à distance aura fini de jouer son rôle de préparateur aux grandes invasions du futur, qui ne se contenteront pas que de la Libype, bien entendu.
Tenons le pari sur les vingt années à venir et qui vivra, verra.


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