La disparition a tenu en haleine toute la population tebessie, et ce, pendant près d'un mois. Elle avait à peine 5 ans, lorsqu'un chauffard a percuté sa tête frêle à sa sortie de l'école (préscolaire) sur la route de l'APC en plein centre-ville de Tébessa, un certain lundi 24 octobre 2005. Abir Hmidane n'arrivait pas à se relever de ce choc terrible et fatal. Le conducteur, déstabilisé par la foule en colère, la prend dans ses bras et la met à l'arrière de sa 505 grise, vers une destination inconnue. Pour les témoins, Abir avait été transportée vers un hôpital, mais ni les parents ni la police n'ont pu retrouver sa trace. L'alerte donnée, près de 400 voitures de type 505 grises ont été interceptées par les agents de la sûreté nationale, lesquels ont entendu près de 500 personnes dans le cadre de cette enquête. Parmi ces dernières, les policiers ont bien évidemment interrogé le chauffard le 25 octobre. Faute de preuves, il sera interpellé une deuxième fois à la suite de la découverte de traces de sang sur la banquette arrière de son véhicule. Devant les policiers, il maintient sa première version en niant en bloc son forfait, laissant la famille de la petite Abir dans un désespoir indescriptible. Le 5 novembre, soit 13 jours après l'accident, les policiers ont découvert le corps inanimé de la petite fille jeté dans un buisson au lieu-dit Haï El Amel. Elle était à plat ventre, avec son jean bleu et son cartable non loin de sa main. Les analyses d'ADN, effectuées par le laboratoire de la sûreté nationale de Châteauneuf à Alger, ont montré que le sang retrouvé dans la voiture du conducteur de la 505 était le même que celui de Abir. Une preuve irréfutable qui a poussé le chauffard à avouer son crime après sa troisième interpellation par la police. Les motifs évoqués pour justifier son geste ont laissé perplexes les enquêteurs. « J'ai préféré jeter son corps parce que j'avais peur de perdre ma toute nouvelle épouse et mon emploi. » Sans commentaire.