L'accès au logement social est un problème majeur à Béjaïa. Dans le chef lieu de la wilaya, qui compte 200 000 âmes, les services sociaux ont reçu pas moins de 23 000 demandes de logement social. Face à l'explosion de cette demande, l'offre est insignifiante.Le 16 août dernier, la Daïra a affiché la liste des bénéficiaires d'une première partie de 507 logements sociaux locatifs, sur un total de 1000 habitations prévues. Comme attendu, les protestations ont ciblé le travail de la commission en charge de sélectionner les bénéficiaires. Des centaines de citoyens ont fermé le siège de la Daïra en signe de protestation contre cette liste de bénéficiaires. Plus de 2500 recours ont été introduits. Le FFS s'est mis de la partie et a vivement contesté la liste des bénéficiaires en pondant un communiqué des plus virulents. Tahar Hanèche, président de l'APC de Béjaïa, et membre de la commission d'attribution de ces logements, que nous avons invité à réagir aux critiques, a défendu son travail au sein de cette commission. «J'assume pleinement mon rôle dans la commission. J'ai adopté une position équitable et intègre. S'il y a des cas avérés de falsification, les citoyens n'ont qu'à les dénoncer», affirme-t-il, lors d'une conférence de presse. Ce maire appelle «les citoyens qui se sentent lésés à introduire des recours». Et de révéler que «la commission a relevé quelque 20 % de cas de falsifications des demandes de logements.» Au-delà de cette polémique autour des listes de bénéficiaires, la question de fond reste le maigre quota de logements sociaux réservé par l'Etat à la wilaya de Béjaïa. Cela fait dix ans, en effet, qu'aucun logement social n'a été attribué dans la wilaya de Béjaïa. Plus grave encore, le plan quinquennal 2010-2014 n'a prévu qu'un faible quota de 2 000 logements sociaux dont 740 sont inscrits dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire RHP pour une wilaya qui compte un million d'habitants.