Le non-achèvement des travaux de réhabilitation des lieux scolaires, un problème récurrent à chaque rentrée scolaire. Mobilier dégradé, toilettes détruites, vitres cassées et cours jonchés de gravats. Les établissements primaires sont souvent abandonnés et les travaux, s'ils sont lancés, le sont souvent après plusieurs semaines de retard. Les élèves se trouvent souvent obligés d'enjamber des sacs de ciment ou de suivre les cours dans un bruit assourdissant de la bétonneuse installée dans la cour. Si les établissements du centre-ville sont épargnés par l'anarchie préjudiciable aux élèves, les écoles de la périphérie connaissent presque toutes cette situation durant l'année scolaire. Au quartier El Djoumhouria, aux Eucalyptus, des parents de deux écoles (Frères Zidane I et II) ont réclamé, à cor et à cri, la réhabilitation avant la rentrée des classes prévue aujourd'hui de deux écoles primaires du quartier, mais sans faire réagir les autorités communales chargées de la gestion des groupes scolaires dans ce quartier pauvre. Décision a été prise alors par des représentants des parents de s'adresser à la tutelle, la wilaya déléguée de Baraki et la direction de l'Education Alger-Est, pour «forcer la main» aux autorités communales. Dans une correspondance au wali-délgué, dont nous détenons une copie, les parents réclament l'aménagement des entrées, l'enlèvement des gravats jonchant les cours, la réparation des réseaux d'AEP et d'électricité et le ravalement de la façade de l'ancien établissement, «en attenant la livraison du nouveau groupe scolaire toujours en chantier». Les autorités communales des Eucalyptus ont attribué en 2009 deux marchés portant réalisation d'un groupe scolaire de douze classes, avec un logement d'astreinte et une cantine dans la localité des Frères Zidane. Une enveloppe de 36,5 millions DA a été dégagée pour la construction des blocs de l'établissement et du logement de fonction. A ce jour, le problème du manque d'infrastructures scolaires se pose toujours en dépit du lancement de plusieurs appels d'offres par l'APC des Eucalyptus. Le responsable tout désigné : les autorités locales auxquelles revient la gestion de ces écoles et les groupes scolaires. «La wilaya d'Alger a bénéficié des aides de l'Etat, mais la mauvaise gestion des APC et des chefs d'établissement a fait que les budgets destinés aux écoles ne sont pas consommés. En 2008-2009, 10% des 30 milliards de centimes alloués au secteur de l'éducation dans la capitale ont été consommés», signale le Khaled Ahmed, président de l'Union nationale des associations de parents d'élèves (UNAPE). La raison ? L'incompétence et la mauvaise gestion des chefs d'établissement, mais surtout des autorités communales. «L'argent public dégagé au profit des APC pour la réhabilitation écoles est destiné à d'autres secteurs», fait remarquer le président de l'UNAPE. Les conséquences de cette mauvaises gestion des deniers publics : manque de transport scolaire, absence de cantines et indigence du menu, délabrement ou absence d'unités de dépistage et de suivi (UDS). Selon Khaled Ahmed, les retards dans les projets de construction ou de réfection menés par des entrepreneurs privés par les APC s'explique par la «bureaucratie toujours en vigueur au niveau des APC.» L'opération de restauration et de réhabilitation de 10 anciens lycées «lancés sur injonction du président de la République» est retardée par l'absence d'entreprises spécialisées. «1,3 milliard de dinars ont été alloués à l'opération qui a nécessité l'installation de 5 bureaux d'études. Les entreprises communales privilégiées au début de l'opération ont été vite remerciées par la direction des équipements chargée de ce projet présidentiel. Le choix des entreprises se pose toujours. A Ourida Meddad, vieux lycée d'El Harrach, les ouvriers ont travaillé toute l'année dernière sans se soucier de la scolarité des élèves», constate une source à la wilaya.