Bien que A�n-Taya, Bordj-El-Kiffan et Bordj- El-Bahri connaissent, depuis quelque temps, des mouvements de protestation cycliques, ce qui s�est pass� ces derniers jours est hors du commun, inqui�tant et jamais v�cu. Un vandalisme � grande �chelle. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - Jeudi, 6 janvier 2011. Il est 10h30. Apr�s une nuit particuli�rement mouvement�e du c�t� de A�n-Taya, Bordj-El-Kiffan et Bordj-El-Bahri, � l�est de la capitale, les �meutes ont repris de plus belle. Un grand nuage de fum�e �tait visible � des kilom�tres de la route c�ti�re menant de la commune d�El-Marsa vers celle d�A�n-Taya, plus pr�cis�ment au lieu-dit Bousekloul. De jeunes adolescents de Bordj-El-Bahri ne tarderont pas � suivre et investir le centre-ville. Ces derniers ont mis le feu � des pneus usag�s, des branchages d�arbres et autres d�bris, avant de s�attaquer au bureau de poste. Ils ont d�fonc�, ensuite, la porte d�acc�s mettant les locaux sens dessus dessous et d�truisant le distributeur automatique. Les �meutiers ont vol� tout ce qu�il a �t� ais� de transporter (micro-ordinateurs, chaises, paperasses et fichiers, mobilier), et d�truit ce qui restait. Quelque temps apr�s, des policiers, pas tr�s nombreux, arrivent sur les lieux. Ils sont accueillis avec des jets de pierres par les �meutiers. Les policiers ont tir� quelques balles � blanc pour les repousser, mais sans succ�s. Les �meutiers reculaient quelques dizaines de m�tres avant de revenir, plus nombreux et plus d�termin�s encore. La police, impuissante, a quitt� les lieux, laissant la voie libre aux jeunes �meutiers. Du c�t� de Bordj-El- Kiffan, les �meutes n�ont pas, contrairement aux autres r�gions de l�est de la capitale, �t� progressives. C�est vers midi que les �meutiers ont manifest� leur col�re tous au m�me moment tout au long de la RN 24 qui traverse la commune. A Dergana, un quartier populaire et particuli�rement difficile � g�rer, situ� entre Bordj-El-Bahri et Bordj-El-Kiffan, les �meutiers avaient d�j� investi la rue, d�vastant un bureau de poste. Un peu plus haut, au niveau de la route menant de Souachette vers Caf�- Chergui, plus pr�cis�ment au lieudit Benzarga, une ambiance de terreur. Encagoul�s, des sabres et des barres de fer � la main, les �meutiers ont carr�ment terroris� les passagers. En d�but d�apr�s-midi, la circulation routi�re �tait d�j� gravement perturb�e. A la tomb�e de la nuit, les choses ont d�g�n�r� � Bordj-El-Kiffan o� de rudes affrontements ont eu lieu entre les forces de l�ordre et les �meutiers. A Bordj-El-Bahri, les jeunes �meutiers se sont attaqu�s au nouveau centre culturel de la commune, le saccageant enti�rement et volant tout ce qui se trouvait � l�int�rieur. Les d�g�ts sont �normes. �Ce centre culturel qui a co�t�, rien que pour sa construction, plus de 8 milliards de centimes, il faudra au minimum 2 milliards de centimes�, selon l�un de ses responsables, rencontr� sur les lieux. �Cela, sans compter le mat�riel de musique, d�informatique, de couture, les climatiseurs et les meubles vol�s.� Quelque temps apr�s, les �meutiers se sont dirig�s vers le lyc�e de la commune, ont d�fonc� la porte d�entr�e. Fort heureusement, des personnes sages du quartier sont arriv�es pour les repousser. Le lyc�e a ainsi �chapp� au saccage. Minuit pass�, le calme commen�ait � revenir graduellement d�abord � A�n-Taya, puis � Bordj-El- Bahri et, enfin, � Bordj-El- Kiffan, o� de nombreux citoyens et automobilistes sont rest�s bloqu�s jusqu�� une heure tardive de la nuit. Hier, la m�me atmosph�re r�gnait dans la r�gion. Apr�s la pri�re du vendredi, les �meutiers ont, encore une fois, investi la rue. Toutefois, il est � signaler que cette fois-ci, les forces de l�ordre d�ploy�s sur les lieux �taient plus nombreux et les affrontements ont doubl� de f�rocit�.