Près de deux années après la catastrophe survenue au complexe de gaz naturel liquéfié (GNL) dans la zone de pétrochimie de Skikda, le 19 janvier 2004, le groupe Sonatrach annonce que l'ensemble des remboursements a été recouvré auprès de ses assureurs et réassureurs en décembre 2005. Une première partie de 82% du total des remboursements a été dégagée au profit du groupe en septembre dernier, un complément de 13% en octobre et le restant en novembre et décembre 2005. C'est ce qu'a indiqué hier Ali Rezaiguia, directeur exécutif des finances du groupe Sonatrach, lors d'une rencontre organisée à Alger par Cash Assurances sur le thème « Le marché international de l'énergie : réalité et perspectives ». L'intervenant, qui est revenu sur le sinistre GNL Skikda, a indiqué à ce propos que 29 assureurs et réassureurs ont intervenu dans cette opération dont le montant est estimé à 447,6 millions de dollars. Parmi les 29 assureurs et réassureurs qui ont contribué au remboursement, figurent notamment les compagnies algériennes CCR, CAAT et CASH ainsi que les compagnies internationales American Insurance Group (AIG), MARP, ACE, Zurich, PJG Lloyds, Axa Re, ACE, Partner Re. M. Rezaiguia a indiqué, à ce propos, qu'au bout de 18 mois de négociations avec les assureurs et les réassureurs, le groupe est parvenu à tirer plusieurs enseignements qui ont mis à nu certaines déficiences. Les plus importantes se rapportent aux contrats d'assurances signés qui, selon le même responsable, « étaient très mal rédigés et n'étaient pas dignes d'une compagnie telle que Sonatrach ». Il s'est avéré également que le groupe devait impérativement initier une nouvelle organisation de ses assurances afin de « mieux maîtriser le management des risques ». C'est la raison pour laquelle une opération de réajustement de la valeur du patrimoine de la compagnie a été lancée, il y a quelque temps, avec l'aide d'un cabinet international qui a été chargé de réévaluer, à sa juste valeur, le patrimoine industriel de Sonatrach. Le directeur exécutif des finances a affirmé, en outre, que le groupe est aujourd'hui convaincu de la nécessité de renforcer l'expertise technique nationale pour faire face aux spécialistes mandatés par les réassureurs. Tout en soulignant le besoin de « disposer d'une organisation ad hoc à même de prendre en charge pareils sinistres » - à Skikda, une telle organisation n'existait pas - , M. Rezaiguia a mis l'accent sur l'exigence de « transposer les termes et conditions du contrat d'assurance avec les réassureurs ». Afin d'éviter une autre erreur commise avant la catastrophe de janvier 2004, l'orateur a souhaité voir les archives de chaque entité industrielle sauvegardées loin des installations à risque. Mais concrètement, plusieurs décisions ont été déjà prises et appliquées en vue de réduire au maximum tout risque d'incident pareil à celui du complexe GNL Skikda. Il a été ainsi procédé, selon M. Rezaiguia, à l'arrêt définitif du bac de stockage GNL du complexe GL4Z et, pour une inspection générale, à l'arrêt provisoire du complexe GP2Z dont la capacité de production a été réduite de 2,5 millions de tonnes à 1,8 million. Par ailleurs, une enveloppe de 2 milliards de dollars a été dégagée, selon le même responsable, afin de rénover et d'inspecter toutes les installations techniques de Sonatrach. Il convient de rappeler enfin que l'assurance contractée par Sonatrach auprès de la CAAT et de type tous dommages et que sa valeur est estimée à 1,14 milliard de dollars. Cependant, le sinistre maximum possible (SMP) sur toutes les installations du groupe ne dépasse pas le seuil de 500 millions de dollars.