Les caisses de l'Etat se renflouent : les recettes fiscales pétrolières versées au Trésor sont en forte hausse. Elles étaient de l'ordre de 20 milliards de dollars à fin septembre de l'année dernière. Sonatrach vient de communiquer les chiffres concernant les résultats financiers de la compagnie nationale en 2005. “Les recettes exportations d'hydrocarbures ont rapporté à Sonatrach 44 milliards dont 5 milliards de dollars seront versés aux associés au titre de leur rémunération appelée profit oil. Sonatrach a engrangé en fait 39 milliards de dollars (il faut déduire la part revenant à ses partenaires étrangers dans l'exploitation de champs de gaz et de pétrole)”, a indiqué hier M. Ali Rezaiguia, directeur exécutif finances à Sonatrach, en marge du séminaire sur le marché international de l'énergie, organisé hier à Alger, à l'initiative de la société d'assurances Cash. Soit une croissance de 10 milliards de dollars par rapport à l'année dernière. C'est un nouveau record. Puisque, Sonatrach a engrangé 31,5 milliards de dollars en 2004 de ses exportations hydrocarbures. C'est sans doute l'effet prix qui a joué. Le baril algérien s'est vendu en moyenne à 51, 8 dollars contre 37, 8 en 2004 , et 28,9 en 2003, a ajouté M. Rezaïguia. Sonatrach renforce ainsi des fonds propres. Grâce en partie à cet argent, la dette extérieure devient insignifiante : 600 millions de dollars en 2006, a souligné le premier responsable finances de Sonatrach. Cette embellie pétrolière explique pourquoi les réserves de change frôlent les 60 milliards de dollars. Elle explique pourquoi la caisse de régulation accumule des excédents records. Sur l'incident de Skikda, M. Ali Rezaïguia a indiqué que Sonatrach investira 2 milliards de dollars en vue de sécuriser ses installations : opérations d'audit et de rénovation des installations en vue de prévenir des catastrophes du genre de celle intervenue à Skikda en janvier 2004. Plan d'investissement 2006-2010 de 32 milliards de dollars Pour son développement, Sonatrach prévoit des investissements de l'ordre de 32, 2 milliards de dollars durant la période 2006-2010 : 20 milliards de dollars dans l'amont, 6,1 dans le transport des canalisations, 5 milliards de dollars dans l'aval et 4,9 pour la commercialisation. En 2006, Sonatrach investira 8,6 milliards de dollars : 4,9 dans l'amont, 1,98 milliard de dollars dans le transport par canalisations, 1,38 milliard de dollars dans l'aval … La journée d'hier a été marquée par une série d'évènements dans le secteur de l'énergie. En premier lieu, le contrat d'approvisionnement a été conclu entre Naftal et l'Union nationale des investisseurs dans les relais et stations-service (Uniprest). À cette occasion, le ministre de l'Energie, M. Chakib Khelil, a souligné que “ce contrat permettra d'établir des relations commerciales saines entre les deux parties dans le cadre d'une économie concurrrentielle” Ouverture plus large du secteur de la distribution des carburants au privé Il a indiqué que la mise en œuvre de la loi sur les hydrocarbures favorisera davantage l'ouverture du secteur de la distribution des produits pétroliers rendant cette activité plus attractive aux investisseurs nationaux et étrangers. “Les réformes introduites prévoient également la mise en place d'une caisse de péréquation des prix des produits pétroliers que l'agence de régulation aura à développer et à gérer afin de mettre en place en Algérie un système de distribution des produits pétroliers modernes et efficaces couvrant l'ensemble du territoire national où les prix de ces produits seront uniformes”. Dans la foulée, il a annoncé la mise en place d'une société de logistique qui intégrera l'ensemble des infrastructures de base tels que les dépôts, les stockages, les pipes, les installations portuaires. Ces infrastructures seront ouvertes, a-t-il ajouté, à l'ensemble des opérateurs publics et privés. Hier, la salle Khouani de Sonatrach a également abrité la cérémonie d'installation des P-DG des filiales distribution électricité de Sonelgaz : Alger, Centre, Est et Ouest. Cette filialisation entre en application de la loi sur l'électricité. Elle fait partie du plan de modernisation du groupe Sonelgaz qui vise à améliorer la qualité de service rendu à la clientèle, à assurer de manière continue le service public. Précisément, il s'agit, a indiqué M. Bouterfa au cours de son allocution, de moderniser le management et les systèmes de gestion, d'assainir et améliorer la gestion, développer et améliorer l'image de marque de Sonelgaz, accroître la rentabilité et les performances de chaque société. La création de ces filiales distribution entraîne le recrutement de 9 000 agents et la formation de 14 000 salariés. Et un investissement de 14 milliards de dinars dans l'infrastructure immobilière, l'acquisition d'équipements informatiques et de véhicules. N. Ryad Catastrophe de Skikda 447 millions de dollars d'indemnisations n Vingt-neuf (29) assureurs et réassureurs viennent de terminer le remboursement à Sonatrach de la totalité de la valeur des dégâts de l'accident survenu le 19 janvier 2004 sur le complexe de GNL Skikda, a indiqué samedi, à Alger le directeur des finances de Sonatrach, M. Ali Rezaïguia. Un montant de 447,6 millions de dollars a été ainsi remboursé par tranches successives entre septembre et décembre derniers, a précisé M. Rezaïguia lors d'une journée d'étude sur les assurances dans le domaine de l'énergie. Sur cette indemnité totale, quelque 3,6 millions de dollars sont destinés à des tiers, notamment les personnes et/ou institutions ayant subi des “dommages collatéraux”. Parmi les 29 assureurs et réassureurs qui ont contribué au remboursement figurent, notamment les compagnies algériennes CCR, CAAT et CASH ainsi que les compagnies internationales AIG (American Insurance Group), MARP, ACE, Zurich, PJG Lloyds, Axa Re, ACE, Partner Re. “Le règlement des indemnités liées au sinistre a été globalement respecté et les réclamations des tiers prises en charge en totalité”, a-t-il dit, ajoutant que l'accord final a été conclu après 18 mois de négociations “intenses”. L'accident de Skikda en 2004 était la conséquence de l'explosion d'un nuage de vapeur suivie d'un incendie. Il avait causé la mort de 27 personnes et provoqué la destruction de trois unités de liquéfaction ainsi que des dommages aux utilités, bâtiments et propriétés des tiers environnants. Ce sinistre est considéré comme le plus important que le marché mondial de l'énergie onshore et offshore ait enregistré en 2004, selon des assureurs.