La nouvelle pièce théâtrale Syphax, produite par le TRO dans le cadre de l'évènement «Tlemcen, capitale de la culture islamique», est en tournée du 11 au 30 septembre dans plusieurs villes de l'est, du centre et de l'ouest du pays. Selon le calendrier des représentations établi par le département de la programmation du TRO, cette tournée a débuté le 11 septembre à 19 h au Théâtre régional de Tizi Ouzou, et se poursuit pendant ce mois, respectivement à Béjaïa, Sétif et Constantine. Ce sera ensuite au tour des villes de Skikda, Annaba, Guelma, Batna, Oum El Bouaghi et Bordj Bou Arréridj. La tournée continuera les 22 et 25 septembre, dans des wilayas des Hauts-Plateaux et du Centre, notamment à M'sila, Djelfa et Médéa. Cette longue tournée s'achèvera le 28 septembre à Mostaganem, où une représentation est prévue dès 19h en clôture d'une vingtaine de représentations. Il est à signaler que cette œuvre théâtrale est une première dans les annales du théâtre algérien à relater de manière ludique l'histoire du premier souverain numide qui a fondé l'Etat des Massasseles, presque trois siècles avant Jésus-Christ, au temps où la vieille Europe n'était même pas entrée dans son Moyen Age. L'auteur de la pièce, Bouziane Ben Achour, écrivain journalise, raconte, dans une langue du terroir, riche en paraboles et en clins d'œil, dans un style proche de la tragédie grecque pour l'aspect technique, l'épopée fantastique mais peu connue de cet illustre aguellid qui régna longtemps sur une grande partie de la Numidie, bien avant Massinissa. Premier souverain à frapper la monnaie Reconnu comme l'un des bâtisseurs du premier Etat numide, avec comme capitale Siga, située près de l'actuel Beni Saf, Syphax a été le premier souverain à frapper la monnaie ; à placer sous son étendard - l'étendard de l'unité - des tribus berbères, qui se faisaient la guerre ou qui offraient leurs mercenaires aux puissances voisines de la région, et à délimiter de façon claire et précise les actuelles frontières de l'Algérie actuelle. Sous son règne, qui dura longtemps, le pays des hommes libres, la Numidie, le pays des ancêtres, était un important centre de rayonnement politique, commercial, militaire et culturel, dans cette région sud du bassin méditerranéen, qui faisait face à deux grandes métropoles au Nord, Rome, et à l'est, Carthage. Des métropoles toutes deux vivement «intéressées» à prendre place dans cette riche Afrique du Nord. Interprétée par une pléiade de jeunes comédiens (ils sont une trentaine sur scène) après un sévère casting par le metteur en scène Moulfera Aïssa, l'œuvre théâtrale Syphax a intégré, dans la pièce, tous les éléments constitutifs du spectacle. Des éléments bien agencés dans une belle scénographie de Abderahmane Zaboubi. Alternant entre histoire, mythe et esthétique de scène, la pièce de théâtre Syphax insiste sur des pans entiers de cette histoire mouvementée, tout en y intégrant une partie de fiction pour en faire une œuvre qui, à coup sûr, marquera l'histoire du théâtre algérien. Rappelons que la chorégraphie bien inspirée est de Laïd Djelloul tandis que la musique revient à un trio : Abdellah Ghorbal, Mohamed Haïmour et Nazim Kali.