La réalisation de cet espace de négoce fait suite à la récente mesure de fermeture des sept débits de boissons alcoolisées. Après les marchés informels de vêtements et cosmétiques, celui des appareils de téléphonie mobile à la place de la République à Béchar, voilà, contre toute attente, un nouveau marché de spéculation sur les boissons alcoolisées qui s'est implanté en plein centre-ville depuis le début du mois de septembre. Ce dernier est une aubaine pour de nombreux jeunes oisifs qui se donnent rendez-vous, en début de soirée, sur la principale avenue Colonel Lotfi pour écouler, au vu et au su des passants, quantités de bières et de liqueurs à des prix élevés. L'installation de ce nouveau marché fait suite à la récente mesure de fermeture définitive des sept débits de boissons situés au centre-ville pour des raisons de sécurité, fait-on savoir. Les patrons de ces établissements ont été reçus par le chef de l'exécutif de wilaya qui leur a notifié verbalement sa décision de les transférer hors de la ville en zone périphérique, tout en leur affectant des parcelles de terrains pour construire des locaux et continuer à exercer leur activité. Selon ces patrons, il a été décidé de leur accorder un délai de prolongation d'exercice de quatre à cinq mois afin de leur permettre d'épuiser leurs stocks se chiffrant à des centaines de millions et de prendre leurs dispositions, mais ce délai n'a pas été respecté par l'administration qui a ordonné la fermeture des débits de boissons précipitamment, juste après la fête de l'Aïd El Fitr. Certains parmi ces propriétaires ont fait savoir qu'ils désapprouvent même cette délocalisation, qui pose plus de problèmes qu'elle n'en résout, notamment un problème de sécurité en zone périphérique désertique. Le motif invoqué de l'insécurité effective, qui règne aux alentours de ces établissements au centre-ville, est à l'origine de la mesure de fermeture des établissements, est du ressort exclusif, selon ces propriétaires, de la puissance publique, garante de la sécurité des commerçants et de tous les citoyens. Mais le problème de la fermeture à la hâte des débits de boissons, notent certains, se pose plus en termes de répercussions sociales désastreuses. Le trafic sur les alcools, qui vient de voir le jour, ouvre la voie aux jeunes et moins jeunes à la consommation d'autres substituts, notamment les stupéfiants qui vont prendre, selon les analystes, de l'ampleur, compte tenu des prix prohibitifs créés par la spéculation. La lutte implacable engagée par les services de sécurité contre le trafic et la consommation des stupéfiants dans une région sensible aura-t-elle, sur le terrain, des résultats positifs, s'interrogent ces mêmes analystes ?