La coordination des syndicats (UGTA) des entreprises portuaires a entamé les contacts avec les syndicats autonomes pour les appeler à rejoindre la manifestation prévue juste après les fêtes de l'Aïd, à Alger, pour dénoncer « les atteintes aux libertés syndicales et les pressions exercées sur les syndicalistes ». Certains syndicats, comme la Coordination des lycées d'Alger (Cla), ont donné leur accord et le secrétaire général du Cla, Redouane Osmane, a été chargé pour prendre attache avec les représentants des travailleurs des autres organisations syndicales non affiliées à l'UGTA pour les inviter à se joindre au mouvement de protestation. « L'accord de principe a été déjà arraché », a déclaré Ahmed Badaoui, secrétaire général du Syndicat national des Douanes (SND), lui-même ayant fait l'objet d'une mesure de suspension signée par le premier responsable de l'administration douanière. Ahmed Badaoui a dénoncé le « harcèlement judiciaire » dont est « victime » le secrétaire général du Cla. Ce dernier a été entendu, hier, par les services de police dans le cadre d'une plainte déposée par l'Académie d'Alger pour « incitation à la grève ». Au sujet de la journée de protestation, le secrétaire général du SND a expliqué que les discussions avec certaines organisations syndicales ont, au début, buté sur l'endroit choisi pour la tenue du rassemblement, en l'occurrence le siège de la centrale syndicale. « La Maison du peuple est la plus indiquée, pour l'instant, pour tenir un rassemblement. Elle n'appartient pas uniquement à l'UGTA, mais à l'ensemble des travailleurs et de leurs représentants. De plus, pour des raisons d'ordre opérationnel et technique, le lieu a sa propre franchise et ne nécessite pas une autorisation des autorités administratives. Pour l'instant, une bonne partie des organisations syndicales ont exprimé leur accord de principe. Il reste à se réunir une dernière fois, juste après les fêtes de l'Aïd, pour mettre au point les derniers préparatifs... », a déclaré M. Badaoui. Selon le syndicaliste, cette réunion est prévue dimanche 15 janvier 2006, à Alger, à laquelle prendront part au moins une dizaine de syndicats (UGTA) d'entreprise, parmi lesquels ceux de la SNVI, des banques, des finances, des ports, de la métallurgie et des transports maritimes. Une première action de protestation devait avoir lieu vers le 16 décembre dernier, mais elle a été annulée suite à la maladie du président de la République. Le premier responsable de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, avait appelé les syndicalistes à une trêve sociale, en attendant le retour du Président, transféré à l'étranger pour des soins. Cette trêve était intervenue au moment où une bonne partie des secteurs d'activité économique étaient en ébullition. Excédés par une situation sociale des plus explosives et les nombreux problèmes socioprofessionnels, notamment la corrosion du pouvoir d'achat et les conditions de travail, plusieurs syndicats avaient annoncé des préavis de grève, avant d'être gelés.