Sur les 140683 ha, la commune recèle 90.000 ha de terres steppiques et seulement 24.123 ha de surfaces agricoles utiles. La décision d'accroître la surface des mises en défens en milieu steppique dans la région de Aïn-Dheb a suscité une véritable levée de boucliers et fait naître une polémique que d'aucuns estiment close mais qui appelle des solutions à même d'atténuer les appréhensions et taire les dissidences, trop souvent alimentées par des parties en conflit depuis la nuit des temps. Aïn Dheb, une des douze communes steppiques de la wilaya qui compte quelque 29.785 habitants et 433 éleveurs officiellement recensés, reste une région à vocation essentiellement agro-pastorale et se devait de protéger ses sols en perpétuelle dégradation et, par ricochet, permettre une régénération du couvert végétal et freiner l'avancée du désert. Sur les 140683 ha, la commune recèle 90.000 ha de terres steppiques et seulement 24.123 ha de surfaces agricoles utiles. Les 123.000 ha de terres restent de ce fait improductifs. Les 8795 ha de terres alfatières autrefois fierté de la région avec la production de l'alfa ont tout aussi disparu sous l'effet conjugué d'un surpâturage, pacage, de la modernisation de l'outil de travail mais aussi et surtout des effets ravageurs de la désertification qui avance à pas de géant. La décision de créer donc une mise en défens sur une superficie de 11.000 hectares n'a pas été en définitive une simple sinécure et il a fallu l'intervention du wali pour expliquer à ceux qui ne jurent que par le pacage du bien-fondé de la décision et de ses perspectives à long terme. Exacerber les conflits Le wali, M.Mohamed Bousmaha, en recevant d'ailleurs une délégation des éleveurs, a accédé à leur vœu de «dégager des espaces pour le pacage». 43.786 têtes d'ovins sont dûment enregistrées mais il est de notoriété que ce chiffre est à multiplier à l'envie de par la transhumance qui s'effectue en période d'«achaba» ou «azzaba» de toutes les régions environnantes. En clair, beaucoup d'éleveurs des autres régions en sont forcés à errer avec leurs troupeaux à la recherche d'aliments. Constituée donc à 70% de terres steppiques, «Aïn-Dheb doit préserver et protéger ses terres nourricières loin des calculs d'une maffia sans foi ni loi qui continue d'alimenter les rancœurs et exacerber les conflits dès qu'une broutille survienne», alerte une déclaration signée en signe de souscription à l'idée par beaucoup d'associations. «La création de la mise en défens à «Laalibet» et à «Hedouana» de 11.000 hectares répond à ce souci d'augmenter les capacités fourragères», explique une source officielle en plus de la mise en défens de 40.000 ha qui existe depuis quelques années à «Gacem Lehlaiss». Une mise en défens qui a généré, par un passé récent, de conséquentes rentrées d'argent à cette collectivité locale. S'agissant des éleveurs déracinés, le maire d'obédience FLN, M.Miloudi Hadj Mohamed, fait remarquer qu' il a déjà «affiché sa volonté d'accéder à la demande de la dizaine de demandes d'installations de tentes» mais argue de «l'arrivée de transhumants d'autres wilayas qu'on ne saurait satisfaire». C'est dire l'équation.