Les règlements de comptes intertribaux continuent de réguler la vie des habitants de ces zones. Pour valoriser la steppe, lutter contre la désertification qui menace l'équilibre écologique dans les contrées du Sud de la wilaya et participer au développement tout en freinant sinon en règlementant le pacage et les labours, la wilaya de Tiaret avait bénéficié de conséquentes enveloppes devant se concrétiser à travers des projets intégrés. En dépit de l'interdiction, des labours illicites pratiqués par ceux que les militants écologiques qualifient de «mafia de la steppe», l'entrisme et les règlements de comptes intertribaux continuent de réguler la vie des habitants de ces zones. 12 des 42 communes de la wilaya se disputent la steppe. Ici et là des voix continuent de s'élever pour crier ce qu'ils qualifient de «diktat» des uns alors que les autres évoquent «des intérêts personnels insatiables». Pour tenter d'inscrire la problématique dans son contexte véritable en voici les données réelles, exacerbées malheureusement par des rivalités. Souvent par la complicité et le silence. Des fois par un manque de communication. Tiaret, à l'instar de beaucoup de régions du pays connaît, cette année, une sécheresse comparativement aux années précédentes. C'est, dira un responsable, «catastrophique» mais «pas irréversible pour les ressources que constitue le cheptel qu'il faudrait sauver». Pour faire paître leurs troupeaux, des autochtones et quelquefois des gens étrangers à la région pénètrent de force aux réserves dont des textes réglementent pourtant la gestion. En dépit de cet aléa, «l'Etat a fourni de l'orge de consommation à tout le monde». 1.900.000 quintaux auraient été distribués entre le 1er avril et fin septembre dont un million pour les transhumants des wilayas environnantes. Et dieu sait combien elles sont. Départager les belligérants Un déstockage du fait de la demande mais aussi et surtout d'une faible pluviométrie qui n'a pas permis au couvert végétal de se régénérer. Il y en, a dira un cadre au fait du dossier, «des éleveurs qui paient mais d'autres qui rechignent et créent la zizanie». Sur le un million d'hectares que constitue la steppe dans la région plus de 350.000 ha de réserves (mises en défens) ont été ouvertes au pacage. 14 mises en défens sur les 30 constituées l'ont été plus précisément. Après une période de «Azzaba» plutôt sans casse majeure, la période des «achabas» n'est qu'à quelques encablures. Entretemps, la région aura vu défiler d'1,5 jusqu'à 2,5 millions de têtes d'ovins et c'est dire les craintes, le chevauchement mais aussi les querelles de clochers à dessein nourries. Certains diront alors pourquoi tout ce charivari uniquement autour de la commune de Aïn Dheb. Les avis divergent. Pour les contradicteurs du maire d'obédience FLN, M.Hadj Mohamed Miloudi, «il y a dépassement et même labours illicites». Du côté des éleveurs de «Redjem Laagab, Naam et Laalibet», on reste convaincu alors que le maire évoque «sa détention (la réserve du côté de Noufikha) depuis la nuit des temps par les ancêtres». Pour départager les belligérants une commission devait se rendre hier mercredi dans la région pour situer les responsabilités. Une commission qui sera conduite par le chef de daïra et des représentants des forêts, des services agricoles et ceux du HCDS (haut commissariat au développement de la steppe). Ses conclusions arriveront-elles à taire les dissidences et couper l'herbe sous les pieds des manufacturiers de l'intrigue? Attendons pour voir.