Les 317 résidants menacent de marcher sur la présidence de la République. Tous les sinistrés du séisme ont été relogés. Ceux qui sont dans les chalets seraient venus d'autres endroits pour fuir la précarité et la promiscuité de leurs anciennes habitations», a affirmé, le 4 septembre, le wali Mohamed Kebir Addou lors d'une conférence de presse, précédant le lancement de plus de 3200 logements. Des résidants des chalets de Aïn Kahla rassemblés, hier, devant le siège de la wilaya, ont apporté la contradiction au premier responsable de la wilaya. «Le ministre de l'Habitat et le wali ont assuré la main sur le cœur qu'il n'y a plus de sinistrés dans les chalets. Ils auraient dû savoir que des sites sont toujours habités par des sinistrés. Pourqoi mentir aussi effrontément à l'opinion publique ? Nous sommes dans des chalets depuis 2003. Pourtant, on nous a promis un relogement dans les 18 mois suivant notre installation. Il n'en a rien été», enrage Noureddine, représentant des résidants qui montre plusieurs décisions de transfert dans les chalets. Les familles, venues juste au lendemain de la catastrophe, sont sur le site de Heuraoua et souffrent de tout : vétusté du site et maladies respiratoires graves. «Nous périrons tous si nous restons au-delà de quelques jours dans ces baraques craquelées», prédit une résidante venue avec sa famille de la commune de Hussein Dey d'où sont originaires la plupart des occupants des chalets de Heuraoua, commune pauvre de l'Est d'Alger. Les habitants n'en sont pas à leur première action de protestation. Au début du mois du Ramadhan, des résidants du site ont tenté de se rassembler devant le siège de la wilaya et ont reçu l'assurance d'être inclus dans les quotas de relogement en cours. Déçus par les propos d'une employée, des délégués reçus hier par le chef de cabinet du wali ont eu la promesse qu'ils seront inclus dans les prochains quotas. «Mardi dernier, nous avons été informés que nous aurons une bonne nouvelle. Ce ne sont que des paroles en l'air. Les résidants, au nombre de 317, ont un seul recours, aller à la présidence de la République». «Le chef de cabinet du wali nous a demandé de les excuser pour avoir sous-estimé notre cas, et nous a promis que nous serons relogés lors des prochains quotas. Nous attendons pour voir», espèrent les résidants qui se sont dispersés en fin de matinée. La wilaya a affirmé, lors du bilan présenté devant les élus de l'APW, que le problème des chalets a connu son épilogue : les 2603 familles habitant les chalets ont été relogées en 2010 et 12 sites fermés. Ces derniers jours, les opérations de relogement ont provoqué la colère des habitants de plusieurs sites qui ont dénoncé leur exclusion.Les occupants de baraquements à Bologhine, Gué de Constantine, Reghaïa. Les Eucalyptus ou encore Baraki sont sortis dans la rue réclamer leur part. Des bénéficiaires de logements sociaux à Sidi M'hamed ou Meghnouche (Aïn Naâdja) trouvent également que le site «ne leur convient pas» : habitations trop exiguës (F2 mal conçus) et sites d'affectation excentrés de la capitale. «Les résidants des baraques ont été relogés dans les meilleurs sites, alors qu'une soixantaine d'habitants de Sidi M'hamed ont été parqués à la hâte à Tassala El Merdja, loin du centre- ville», s'indignent les bénéficiaires du social, sans réussir à faire réagir les autorités communales et de wilaya.