Le rendement oléicole est très modeste cette année dans la région de Bouzeguène. L'euphorie de l'an dernier a laissé place à la résignation et à l'acceptation des caprices de Dame Nature. On peut considérer que la production de la présente campagne est de moitié inférieure à celle de l'an dernier. Cette chute peut s'expliquer par le fait que la production diminue souvent après une belle saison. Cela est dû à la nature de l'olivier qui, dit-on, marque une « pause » avant de donner une meilleure récolte. Cela est conditionné, par ailleurs, par une bonne saison de pluie, pas trop de vent ou de grêles, mais aussi une période estivale peu caniculaire. La seconde raison de baisse du rendement est liée aux fortes chutes de neige de l'année dernière qui avaient dévasté en partie le patrimoine oléicole de la localité : des arbres arrachés dans leurs racines ou délestés de leurs meilleures branches, celles appelées communément branches « femelles ». Ce sont les meilleurs oliviers, ceux qui ont bénéficié de plus d'entretien qui ont été les plus touchés, regrettent les propriétaires d'oliveraies de la région. La plupart des oliviers ont aujourd'hui régénéré, mais il faudra au moins deux ou trois années pour que les pousses donnent des fruits. Si les statistiques de l'administration estiment le rendement à l'hectare entre 18 et 30 q, les chiffres fluctuent au gré des saisons et du travail fourni. Lancés depuis plus de quatre années, les programmes de développement agricole et rural, à l'exemple du FNRDA, n'ont pas profité aux agriculteurs, dont la quasi-totalité n'a pas bénéficié de nouveaux plants, ni acquis les techniques et les moyens de récolte. Le manque d'information et de sensibilisation en direction des bénéficiaires potentiels a entravé le fonctionnement des dispositifs de soutien mis en place par l'Etat. Les familles et les fellahs de Bouzeguène attendent que le soutien étatique se matérialise rapidement dans la localité par l'ouverture des pistes agricoles et le bitumage de la route d'Aazaghar, avant de prétendre à l'attribution des crédits sur les fonds dégagés par le gouvernement.